Un beau cheval, de grande lignée, paissait paisiblement à l’orée d’un bois. L’herbe était fraîche comme le cresson bleu sous la nuque du soldat tranquille, mais lui, dormait profondément. D’ailleurs Rimbaud n’est pas là, nous sommes en Oregon. 

Tout à coup, un bruissement dans les fourrés tout proches attire son attention. «Qu’est-ce donc qui pourrait s’y cacher, pense-t-il. Devrais-je m’en effrayer?» Il n’a pas encore commencé qu’une tête de puma émerge des buissons. La panique n’est pas loin…

Mais l’autre l’observe, calmement, sans dire mot, et sans bouger davantage. Une courte lueur d’espoir arrive jusqu’à la cervelle de notre équidé : « peut-être est-il rassasié…»

Le cougar se décide enfin:

– Savez-vous, Monsieur le bourrin, que cette herbe m’appartient?

– Ah non, si tu crois pouvoir me refaire le coup du loup et de l’agneau, c’est raté! Je suis cultivé, moi, Monsieur le chat sauvage. Je vis avec les hommes depuis…

– Oui, je sais, je vois les marques sur votre cou…

– Le loup et le chien, maintenant? Décidément, tu manques d’imagination chaton…

– Bon, eh bien puisque tu fais l’âne savant, bourrique…

Et notre cougar de se jeter sur lui et commencer à le dépecer!

Comme quoi, quelquefois, mieux vaudrait sûrement de ne pas trop connaître les poètes et les fabulistes. Leurs mondes leur appartiennent, et la raison du plus féroce reste toujours la meilleure…

(oubliée la “contemplation”…  je me suis laissée porter par l’inspiration…)

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