Rien n’a vraiment changé pour moi. La vie continue malgré tout. C’est bien, la vie. D’ailleurs tout est bien, vu de loin. Voir de loin, c’est mon truc à moi. Je suis un homme moderne. Un peu philosophe, un peu humain, mais pas trop. Les autres, les autres hommes, il y a longtemps que j’ai compris qu’il faut s’en méfier. Ils ne sont pas comme moi, les autres. Ils sont bêtes, primaires, cupides, lâches et ils ne pensent qu’à une chose : “leur” chose. C’est comme ça que je suis devenu féministe !
Il y a bien quand même cette nouvelle série qui passe à la télé. Difficile d’y échapper, c’est partout, toute la journée, sur mes 350 chaînes. Partout dans les journaux, partout dans mon cerveau. Sur mes réseaux aussi, mes chers réseaux sociaux.
Heureusement, moi, je pratique l’analyse objective. Moins exposé que mes congénères, je comprends les choses du monde. Me mettre à l’abri de toute manipulation psycho-philosophico-politico-économique, c’est ma priorité. La condition de ma liberté. C’est important la liberté. On peut rien faire sans elle. Faut être bête comme l’homme l’est si souvent pour dire des choses aussi bêtes que “la liberté s’arrête là où commence celle des autres” ; comme si c’était une question de territoire, la liberté…
La nouvelle série, là, justement, elle en parle de leur “liberté territoire”, aux hommes. Je crois que c’est Christopher Nolan qui l’a réalisée. Ou Matt Reeves, je ne sais plus. Il y a “super-vilain” qui veut détruire “super-héros”. Il y a Schwarzenegger, et Raspoutine aussi. On voit tous les combats avec leurs injustices. Des femmes et des enfants s’y sauvent en pleurant des machines de guerre, qui veulent les exploser. Le monde s’apocalypse et le soleil s’éclipse.
C’est très bien fait, presque une “télé-réalité”. Le scénario est un peu faible, dommage. Un parfum de “déjà vu” me rend méfiant, mais pas trop. “C’est le danger des fictions”, que je me dis. Si on n’y prend pas garde, on finit par croire que c’est réel et on devient plus exigeant. Et là, c’est tout droit l’asile ! Faut quand même pas déconner… Faut savoir se préserver.
J’espère que ça va continuer, qu’il y aura plusieurs saisons et qu’on pourra bientôt les télécharger ! Pour les jeux vidéo, c’est déjà trop tard. Il paraît que les acteurs se sont entraînés comme ça, dans le monde virtuel. Les figurants, c’est différent : ils marchent aux excitants. C’est affaire d’algorithmes, et de métadonnées.
Tout ça c’est comme j’ai dit : “Heureusement, moi, je pratique l’analyse objective.”
Je reconnais bien là votre second degré, cher Gepetto. acide et grinçant.
Analyse objective subjective avec ce qu’il faut de cynisme pour passer du premier au quatrième degré puis revenir pour repartir… chamboulant… si je cherchais le bon mot je dirais même… désarmant! Bravo.
Je reprendrais un mot de Ma Pie “désarmant”; Gepetto décrit si bien la “race” humaine dans tout ce qu’elle a de … désarmant !.