Au pied du noisetier le jeune ourson pleurait,
sa belle fourrure brune de sanglots s’agitait.
Intrigué l’écureuil en tournée d’inspection
observa l’animal dans sa désolation
– Quelle est donc cette peine, si intense, si cruelle,
qui t’abat, fier colosse de cette forêt si belle ?
– Au delà de l’Oural, l’ours russe mon cousin
est devenu si fou, son esprit est atteint :
il tue son frère voisin et enflamme la terre
d’une fureur sanglante et pour tous délétère.
Quel esprit peut ainsi rêver domination ?
Que peut-on lui promettre sinon la damnation ?
Petit ami dis-moi que faire de ce chagrin,
j’aimerai tant agir, prendre les choses en main.
Un silence, un soupir, l’écureuil sembla las,
puis tout soudainement bondit jusques en bas.
– Je t’offre mon amitié, mon écoute, mes pensées,
tout ce que je souhaite avec toi échanger,
partager la tristesse c’est un peu l’alléger.
Que faire ? Faire ensemble et ensemble pleurer.
Magnifique poésie !
Sa beauté parle à ma sensibilité sans la moindre intermédiation de mon “cerveau” (ma culture, mon savoir… mon “intelligence” ?)! Il suffit de lire ! Je l’ai lue à haute voix et comme ça, sans le moindre effort, elle est entrée en moi. (J’ai pensé à Prévert et à Saint Ex en la lisant…)
C’est [à mon sens] la différence entre une “vraie-belle” poésie et une “poésie” (qui n’en est pas forcément moins “poésie” n’est-ce pas ? Mais quand même… 😉
Très touchée par ce beau texte, je pleure aussi! Merci
C’est un très beau texte, qui me touche beaucoup !
Ce qui est agréable dans Algomuse , c’est , en prenant des chemins détournés, de découvrir un si beau poème.
Qu’il es savoureux de s’y perdre pour cela .