Et toi Amsterdam… que n’ont-ils dit de toi… avec ton quartier rouge… avec ton musée riche… ton Van Gogh… tes canaux… tes maisons tordues… ton Anne Frank… qu’ont-ils pas dit de toi… ils ont tout dit je crois… alors moi je me tais… je t’aime en silence… tu me manques… la nuit quand je délire j’entends ton “Cul-de-sac”… il m’appelle… c’est là où j’écrivais tu t’en souviens… de minuit à trois heures quand tout allait bien… le barman était British mais sur le Dam on est tous pareils… on est tous Hollandais et c’est l’appel du large… qu’ont-ils pas dit de toi… ils ont tout dit… ils n’ont rien dit je crois… ils n’ont pas vu Lucie… ils n’ont pas vu Trudie… ni Maria ni Sahra ni Tania… ils ne pouvaient les voir… tu les avais bien cachées… elles étaient juste à côté… côté de “Cul-de-sac” où personne ne va… moi je les voyais tous les soirs et quelquefois j’osais… j’osais les aborder… j’osais leur parler… j’osais même les aimer… c’est surtout le matin quand je finissais tôt faute d’inspiration qu’on pouvait voyager… avec Lucie c’était le Brésil… avec Trudie c’étaient les Pays-Bas… Maria le Portugal Sahra le Cambodge et Tania la Russie… que sont-elles devenues… sont-elles reparties… moi je suis rentré… j’ai trop voyagé… au Brésil Lucie m’a fait voir la misère la corruption le crime et la trahison de la religion… au Cambodge c’était la guerre avec Sarah et sa petite jambe raccourcie qu’elle savait si bien cacher… en Russie le fatalisme assourdissant d’un peuple toujours opprimé dépouillé dépecé c’est Tania qui me l’a montré… ô Amsterdam comme tu sais dissimuler… mais ce que tu fais le mieux c’est panser… accepter respecter protéger… pour mieux cicatriser… ils ont même dit de toi que c’est ton côté village qui te donne ce ramage… mais Lucie et Sarah et Tania elles l’ont bien senti… leurs villages elles avaient fuis… ton essence est ailleurs… je l’ai longtemps cherchée dans tes profondeurs… j’ai erré jusque dans tes noirceurs… jusqu’à point d’heure… jusqu’à la peur… je ne l’ai jamais trouvée… ô Amsterdam… que n’ai-je pas dit de toi… mais aujourd’hui je veux leur rendre hommage afin qu’au jour suprême elles gagnent l’indulgence !

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