J’ai bien tenté de résister, mais à quoi bon. Je frisais le ridicule…

Il ne lui restait plus que deux trois  plumes sur la tête et une sur le croupion… celle là, c’était moi.

Je suis une plume de poule.

J’ai été arrachée d’une chair molle et flasque préalablement trempée dans je ne sais quelles eaux salées puis jetée à même le sol…

Je suis une plume de poule, mouillée.

Alors, je sais bien que je n’ai ni l’élégance de la plume de paon , ni la blancheur de la tourterelle… Mais quoi? 

Pourquoi les lapins, les cochons, les cerfs, les renards et même les vaches… qui vous en conviendrez ne sont pas d’une élégance folle sont  appréciés pour leurs poils et souvent recyclés en chaussons, couvertures et autres vestes élégantes… Alors que nous plumes de volailles, ne sommes bonnes qu’à l’humiliation de l’homme couvert de goudron?

A l’heure où je vous parle, j’attends sur un tas. Non loin de moi, il y a quelques piles de vieux draps. J’espère pouvoir garnir un de ces polochons qui finissent en bataille dans la chambre des garçons! 

Parait qu’ils font voler parfois jusqu’au plafond.

Voler… j’en ai tellement rêvé… mais faut pas croire…toutes les plumes ne goûtent pas ce plaisir là

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