“Mon coeur est noyé par toute cette encre triste, qui remplace les larmes de l’artiste. “

Ça va faire bientôt 2ans que j’absorbe les délires de ce poète maudit… Tous les thèmes qu’il couche sur mes pages, ferait déprimer le Boudah en personne: de la mélancolie, à la beauté perdue, en passant par le temps qui passe,  l’amour impossible, la nostalgie, tout, tout, tout me déprime…

Alors parfois, c’est  vrai je fuis,  je me cache sous le lit, dans un tiroir, dans les toilettes. Une fois je me suis caché dansĺ le frigo! Ce jour là, j’avais froid, mais j’étais comme la mer après une tempête,  calme, tranquille… depuis ma cachette climatique, il m’accroche à un bout de fil, c’est Ariane qui lui a donné l’idée…

Je lance un sos du carnet en détresse, je suis carrément au fond du rouleau ou dun trou, je ne sais plus ce que je dis ce que je fais. Je fais une overdose! J’espère à chaque instant qu’il arrive à la dernière page pour qu’on me laisse le temps et enfin digérer ces maux… mais non! Les jours où  l’inspiration lui manque, il passe des heures à ajouter du papier à carreaux. Je grossis à vue d’œil! Je n’entre même plus dans sa poche de chemise. Je me surprends parfois à vouloir être mauvais pour finir comme le recueil avant moi, carbonisé dans les flammes… redevenir poussière. Je me sens envahi par son spleen! Mes pensées me font peur. Je n’ai même plus un buvard pour essuyer mes propres larmes.

Ce matin, je fus réveillé par une  sensation étrange! A moitié endormi, profitant encore un peu des bras de Morphée, j’ étudiais la situation. L’espace d’un instant j’ai souri en profitant de ces chatouillis. Quand je repris mes esprits,  je compris que C’était finalement mon dépressif chronique. Après une phrase inachevée,  s’est mis  à faire des gribouillis sur une  de mes pages, mais plus d’encre… je regardais l’écrivain chercher et retourner tout dans son bureau.

Et c’est la que je la vis. Une belle plume blanche aux reflets bleutée. Un petit point d’encre sur le devant lui donnais  l’allure d’une marquise, exquise. Elle avait une mine fraîche, assurée, elle était belle, non magnifique… elle revenait du passé. Un temps malheureusement révolu mais tellement présent. Elle glissait sur moi, avec une souplesse digne du kama sutra… un graphisme parfait, une calligraphie vertigineuse, elle n’était pas seulement belle, elle etait d’une élégance rare et  tres talentueuse. Je ne savais plus la signification des mots. Juste les battements  de mon cœur avaient un sens, une saveur.

Toutes les bonnes choses ont une fin… Cette idylle dura une bonne semaine, et puis bien-sûr le stylo bille revenu…

Je contiens aujourd’hui 114 pages  exactement dont 24 et un peu plus d’une moitié uniquement avec elle! à bien y réfléchir: je ne regrette aucune de ces années de dépression passées et sans doute à venir. J’ai aujourd’hui le plus beau des souvenirs.

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