Le passager clandestin

« Bzzz… Bzzz…

– Tu m’agaces à siffler entre mes 2 oreilles. Dégage.» Le chameau ponctue l’ordre d’un brusque mouvement de tête.

« Je viens te demander un service.» répond le bourdon sans se laisser intimider.

– Comment t’es-tu perdu en plein désert ? Tu vas mourir de faim. » s’étonne le chameau.

– Justement j’ai besoin d’un transport jusqu’à l’oasis le plus proche pour trouver du pollen.

– Pourquoi ferais-je cela ? Qu’est-ce que cela me rapportera ?

– Ma reconnaissance éternelle. Et puis tu sais c’est important de faire les choses sans rien attendre en retour. Il paraît qu’on en est toujours récompensé.

– C’est de la littérature tout cela. Mais bon, cela ne me coûte rien et tu es tellement léger que je ne sentirais même pas ta présence. Allez, monte à l’arrière et installe-toi entre mes deux bosses. Planque toi sous la toile, personne ne te remarquera. Et ne t’avise pas de recommencer avec tes Bzzz… Bzzz. »

 Quelques heures plus tard sonne l’heure de la récréation pour le chameau qui, délesté de son lourd fardeau, peut s’abreuver dans le magnifique oasis verdoyant, planté de palmiers en fleurs.

Il a oublié son passager clandestin, tellement léger et totalement silencieux toute la durée de la traversée du désert.

Ce dernier est en pleine exaltation, se délectant d’un sublime nectar odorant, au parfum totalement envoutant.

Il ne vole plus très droit et se pose de justesse entre les deux oreilles du chameau.

« Merci, mon ami pour le voyage. Cela en valait la peine, cet endroit est magnifique et j’ai décidé de m’y installer définitivement. Je vais en prendre soin, butiner sans relâche d’une fleur à l’autre pour polliniser cet oasis afin qu’il prospère et que tu puisses le retrouver chaque fois un peu plus beau, un peu plus vaste à chacune de tes étapes.

– Alors, tu avais raison. Je t’ai rendu service, juste parce que tu me l’as demandé sans rien attendre en retour, et pourtant je suis récompensé. »

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