Oui, il était amoureux. Pas forcément de cette femme, mais plutôt de son image ou de ce dont il avait besoin. Peu importe. Elle l’a peut-être aimé de la même manière. Joli « piège » de l’amour, si c’est ça l’amour. À méditer…
Son truc à lui, c’était de faire semblant d’écouter en faisant la sourde oreille. Tout en subtilité. Un vrai spécialiste de l’entourloupe. Il était trop axé sur lui-même, mais il ne s’en rendait pas compte. Elle était trop axée sur lui. Pas mieux.
Et son truc à elle, c’était la culpabilité, une façon de s’échapper de d’elle-même, de ne pas oser.
Et comme ça lui faisait mal à elle, alors elle allait s’allonger sur son tapis de fakir pour soulager son dos. Parce qu’elle en avait plein le dos, bien sûr. Et lui s’évaporait dans les fumées de pétards. Pas mieux.
Ils avaient du cœur, tous les deux, chacun de leur côté et parfois ensemble. Ils y ont cru, ils ont tout fait pour, et puis, ils ont échoué. Il lui a percé le cœur. Elle lui a percé le cœur. Et réciproquement et sans arrêt. Et sans vouloir mal faire. Mais c’est arrivé.
Que dire en définitive, juste quelques lignes sur un écran d’ordinateur ?
Que dire, en définitive, si ce n’est que la vie a vraiment insisté pour les rapprocher, et qu’elle les a éloignés l’un de l’autre. Sans doute pour qu’ils comprennent chacun de leur côté qu’ils avaient un travail unique, et très personnel, à réaliser sur cette planète vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis des autres.
Un défi. Un vrai défi après un quart de siècle vécu sur la planète Terre.
Moi qui les vois de ma petite boule de cristal circulant à travers les airs, esprit volatile, je leur souhaite le meilleur, dans leurs regrets et leur souffrances, dans leur amour et dans leurs joies…
Je dépose une rose sur le cœur de chacun, avec ses doux pétales et ses épines, avec un voluptueux parfum et des couleurs velours acidulé… paix et harmonie pour l’homme et la femme, au-delà des troubles et au-delà des temps…
