Pietà

Le crépuscule a l’air d’un linceul qui frémit
Pour mieux nous annoncer une lente agonie.
Le silence est glacial et je n’ose approcher,
L’atmosphère est chargée d’une âcre volupté.

L’homme est à demi-nu, dans les bras de sa mère
Qui verse, silencieuse, des larmes amères
De ne pas avoir su l’arracher au supplice.
Grand est le désarroi, pour qui va perdre un fils.

Glissant dans le néant, il se blottit encore
Près du sein maternel, en respire l’odeur,
Sa souffrance est tracée sur sa peau fine et pâle,
De sa bouche tordue de douleur coule un râle.

Sans cesse elle console ce corps décharné
Et souhaite que l’instant soit une éternité.
Et tout deux sont figés en un bloc de marbre,
Dans le froid minéral d’une scène macabre.

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