Le maestro du grand paquebot de croisière n’était plus de toute jeunesse mais ne détestait pas pour autant les frivoles histoires de fesses.
Son portefeuille bien garni lui permettait encore sans souci d’attirer de jolis minois dans son lit.
Cette fois, c’est Armande, sa maîtresse du moment, qui avait su le persuader de l’embarquer avec lui pour la longue traversée sans qu’elle n’ait à bourse délier.
Ce qu’il ignorait pourtant, c’est que la belle avait un autre amant, Constant.
“Sois du voyage, ce sera tout à notre avantage”, avait-elle dit à ce dandy volage avant d’ajouter: “mais motus et bouche cousue, nos ébats défendus ne doivent pas être connus”.
“Parfait, sois sans crainte, je me fondrai sans difficulté dans la foule des passagers”, lui avait-il répondu.
Ainsi, tous les soirs, depuis le début de cette histoire, dans le grand restaurant rutilant, l’homme à la baguette dirigeait son orchestre plein de talent sans seulement se douter des caresses complices qui se tramaient en coulisse.
Tournant le dos à l’assistance après le rituel salut de circonstance, il ignorait qu’aussitôt Armande s’ecclipsait pour ne réapparaître que deux heures après, juste avant que les musiciens ne cessent de jouer.
Hors, lors du dernier banquet, il s’aperçut soudain, après moultes pièces pleines d’entrain, qu’il avait oublié en cabine la partition du final, qui n’était pas banal.
S’excusant auprès des convives attablés et déjà rassasiés et enivrés, il s’en fut en courant à travers couloirs et escaliers vers la chambre 96 qu’avec sa douce il partageait.
Sans même avoir à introduire la clef, il se retrouva nez-à-nez, totalement éberlué, avec un beau gosse blond souriant, en pure tenue d’Adam.
“Excusez-moi”, lui fit-il, “J’ai dû me tromper de numéro, c’est renversant, quelle cabine est donc la vôtre si ce n’est pas la nôtre?”.
“C’est la 69!”, répliqua le gars en croisant les bras.
Notre homme s’éloigna donc en grommelant entre ses dents: “J’ai une sensation d’être le dindon de la farce, il va falloir que je m’explique avec cette garce!”.
Une avalanche de rimes internes,
chacune plus “évidente” que la précédente,
– un peu comme si l’écriture était spontanée ! -;
une avalanche de rimes, donc,
et qui semblent (ma lecture) vouloir s’inscrire dans un système :
celui de la versification !
En alexandrins ? Chiche !? (sourire)
Le “système” est là, chère Sklaera. On (je) a l’impression que cela vous démange…
Il est pourtant juste là, posé sur la table, devant vous.
Ne suffirait-il pas de le “ramasser” ?
Après, vous savez, faire des alexandrins, c’est faire rimer “écrire” avec “souffrir”. A quoi bon ?
PS : j’ai aussi beaucoup souri (j’ai même franchement ri, tout seul, comme un âne…) en vous lisant ; votre texte est plein d’humour (caché ?!…)
PS2 : moi, je trouve que le premier visuel correspondait mieux au propos…
Merci, @Guillaume du Vabre ( @algo ), et en plus, le tout est venu d’un jet, en à peine plus de 20 minutes! Tant mieux si je ai fait rire car je me suis bien amusée moi-même en l’écrivant. Oui, je préférais aussi le premier visuel mais il ne s’affichait pas entier en vignette. Je vais tenter de le remettre.
PS: je viens de trouver (sans difficulté) le premier alexandrin. Affaire à suivre, donc, il y aura peut-être une seconde croisière un de ces jours, @Guillaume du Vabre ( @algo )!
Agitées, les soirées du maestro.
Ben non, pas assez à son goût!
Ah les croisières !!! Un huis clos sur la houle dont la seule issue est de finir à l’eau 😅
😄
Savoir jouer de tous les instruments… J’adore cette petite note (sans jeu de mots) coquine du numéro de chambre…
😉