Ce 25 juillet 2021, je devais impérativement partir pour ce fameux rendez-vous, une rencontre improbable.
Mais pour ce faire, une épreuve allait commencer, un long voyage semé de désagréments – le retour à la civilisation-réalité – bouchons sur l’autoroute de plus de 30 km – chaleur étouffante – supplice des aires de ravitaillement – croisement-cohue inévitable – foule assoiffée, affamée, en errance – On donne à boire au chien – on calme l’enfant – on se sustente – on cherche l’ombre – on part en quête d’un souvenir (made in china) – etc -.
Je m’écarte du désordre pour une pose café-cigarette devant une place de parking sous un mûrier platane. Une grosse berline s’arrête et trois hommes en descendent pour rejoindre la galerie-snack. Le quatrième, un être malingre, s’extirpe difficilement de la voiture à l’aide de ses béquilles. Son regard fatigué et désespéré cherche le mien ; puis il commence à se confier : « je ne connais pas ces hommes. Ils me maltraitent et m’utilisent. Leur seul but est de pouvoir se garer en permanence, grâce à ma présence, sur les places de parking réservées aux handicapés ». Les trois autres reviennent et la voiture démarre. Les aires d’autoroutes sont le théâtre de toutes les misères et vilenies du monde. Les poubelles débordent, les effluves de carburants irritent les yeux et la gorge, le concert des moteurs exaspère.
Je ne veux pas m’attarder dans ce lieu hostile. Egoïstement, j’oublie ce pauvre homme. Deux bonnes heures me séparent de mon objectif.
J’arrive enfin dans cette ville. Son incroyable beauté se dévoile comme une carte postale. Les passants semblent être de simples figurants pour sublimer cette cité. Les fleurs dégoulinent tout le long des façades, des ponts, des carrefours, de la moindre encoignure. Si ce n’était ce lac profond, calme et majestueux, je m’enfuirais loin de tous ces artifices faits pour distraire le tourisme de masse.
Je descends au bord de l’eau. Le voilà enfin, ce bel emplumé, majestueux, superbe et arrogant. Son long cou ondule tandis qu’il glisse à ma rencontre. Le cygne de mon algodéfi du 25 juillet est fidèle au rendez-vous.
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Très intéressant. Surprenant. L’impression générale qui se dégage de la lecture que j’en fais, c’est le “paradoxe universel”. Tout semble blanc et noir à la fois. Ou plutôt, noir et blanc à la fois… Franchement je trouve que c’est un texte qui mériterait d’être travaillé. Il est plein d’idées qui valent bien d’être développées.
En tout cas merci de votre participation à cet algodéfi !
Cygne ou signe ? 🙂