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Feriez-vous cohabiter un prince, un usurier et un fakir sous le même toit , vous?

( et boum! 4 contraintes en une seule phrase! 😉)

Bien sûr que non.

Même le meilleur des contes pour enfant ne trouverait pas de morale suffisamment pertinente pour justifier une telle promiscuité !

A moins que …

A moins que le prince ne soit désargenté . Totalement ruiné par une conjoncture si  mauvaise que même son château ne vaille plus un clou. La colocation étant la seule issue honorable, le prince ferait alors une annonce auprès de la population pour y offrir le gite en échange de menus services, le temps de rétablir sa condition.

Voilà, donc, où nous en  sommes 

A un détail près… le château ne vaut plus grand chose, mais il vaut:  un clou.

A la vue de la petite annonce, l’usurier avait tout de suite compris que siéger au château donnerait du poids à ses affaires. Une adresse prestigieuse améliore les commandes.

L’homme peu scrupuleux saurait valoriser un château qui valait des clous. Il eut l’idée ( il faut le reconnaître,  assez brillante)  de s’acoquiner  avec un fakir en pleine expansion professionnelle.

Le pauvre prince qui n’avait profité que d’une éducation lacunaire et dont la principale qualité était de se réjouir d’un rien, se félicitait de trouver aussi rapidement de pareils voisins de palier. Ainsi donc, la colocation avait-elle débuté.

Ni une, ni deux, les 3 colocataires firent la paire… ( et oui, il faut bien reconnaître que la mixité sociale de tous temps, reste un sujet compliqué)… 

Le prince vivait donc assez seul et désœuvré pendant que les deux autres s’agitaient ensemble à finir de le dépouiller.

Sous prétexte de la réparer, le fakir désossait la toiture. Pas un clou ne résistait. Les tuiles tenaient par la force du Saint Esprit.

L’usurier touchait un pourcentage sur chaque clou et raflait la mise en se frottant les mains…

Tout cela à la barbe et au nez du prince qui n’y vit goutte jusqu’à … L’hiver. 

Il faut dire que l’hiver est arrivé en automne cette année là… et des gouttes,  le prince commença à en voir tomber dans son verre de rosé dès l’heure du souper. 

Ainsi, tandis qu’il s’épongeait la tête en mirant vers le ciel qui menaçait entre les tuiles disjointes de la toiture, eût-il un doute quant à la qualité du travail effectué.  Il vint donc à leur parler.

Les hommes aux coeurs secs et au porte monnaie à présent bien garni, prirent la mouche face à une telle ingratitude et lui claquèrent la porte au nez.

La violence du choc fit trembler le château. 

Les tuiles s’amoncelaient sur le tapis mouillé.

L’hiver serait long. Le prince le savait. Mais il voyait le bon côté des choses, en regardant le sol, car après tout…  « il n’était plus à une tuile près ».

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