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C’est irréel, tu es là, blottie contre moi.
Le fauve et délicat parfum de tes cheveux,
La triste certitude d’avoir perdu cette foi
Que je tenais d’abord de l’éclat de tes yeux,
De cet espoir sublime qui nous gouvernait
De voir chaque soir naître un lendemain joyeux,
La belle et terrible conviction qui jetait
L’une après l’autre ses sentences dans le creux,

Rien, rien n’est plus.

L’odeur du sang déjà séché me monte au nez.
Je suis couché et tu es là sur mon épaule,
Ton souffle chaud comme la brise dans le pré,
Ne viendra plus adoucir l’ombre de ma geôle
De cet amour paisible, et pourtant passionnel
Que tu m’avais offert en disant : pour la vie !
Des monstres d’acier à des chimères pareils,
Nous aurons séparés sans besoin d’un édit.

Tout, tout reviendra…

Mais toi, tu n’es plus là et la Peste déjà
Drapée de “comme il faut”, fardée comme la faux,
Écrit toute l’Histoire, mais sans les aléas.
Poutin’ disparaîtra, mais pris dans mon étau,

Je saurai… le recréer.

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