Nous laissons la voiture en bas du sentier, caillouteux et escarpé, bordé d’avoine sauvage, pour rejoindre notre ami Adrien. Au bout d’une bonne heure de grimpette nous arrivons dans son « Eden », comme il aime nommer son petit coin sur la terre. Nos sacs à dos sont chargés de maints objets nécessaires à la vie d’Adrien : clous, vis, allumettes etc…; et nous avons ajouté quelques vêtements.
Nous sommes accueilli, comme toujours, par son cochon qui lance un « scron-scron » mi amical, mi méfiant, un peu agacé. Il sait qu’aujourd’hui son maître ne s’occupera pas exclusivement de lui …
Adrien nous attend sur le pas de porte de sa petite cabane de vigneron encadrée par deux grands cyprès ; enfin ! Petite, la cabane ! au départ ! Adrien a fait quelques petites extensions, mais, chut ! Les gens du cadastre n’ont pas encore gravi le sentier. … A gauche, une annexe pour les provisions, conserves de son potager et son matériel ; au bout du pré, une petite cabane en pierre sèche pour son cochon, une autre pour sa chèvre, un poulailler ; etc … Adrien, c’est un touche à tout. Il sait tout faire, et bien faire. Et personne ne le dérange dans ce coin isolé.
– Allez viens « mon chon chon », voilà nos amis qui sont venus faire leurs provisions.
Le cochon a bien travaillé cette année. (il est ravi, on parle enfin de lui).
Adrien a hérité de ses parents de trois arpents de chênes truffiers. Adrien et « mon chon chon » parcourent inlassablement la forêt à la recherche de cet or noir qui leur donnera quelques subsides.
Il a peu de besoins, Adrien. La nature lui offre tout ce dont il a besoin.
– L’an dernier, les amis, je me suis lancé dans une nouvelle culture, les crocus.
Les pistils ont séché, vous allez pouvoir en emporter.
Truffes et safran, produits nobles parmi les plus chers au kilogramme !
Après une vie un peu chaotique, Adrien a su se créer une vie heureuse et il aime la partager.
Et « mon chon chon » est assuré de couler de beaux jours. Il ne finira jamais en porc sur l’étal d’un charcutier.
