La Tour Eiffel s’écroule sur le Champ de Mars. La tempête du siècle avance maintenant vers le quartier d’affaires de la Défense. Le vent tourbillonnant s’élance sur l’esplanade comme une invisible boule tentant un strike au bowling, les tours vacillent, ploient, rompent et s’écroulent dans un vacarme apocalyptique, une seule reste encore debout, un peu de guingois, narquoise. Mais abandonnant ce champ de ruines et changeant d’objectif le monstrueux phénomène météorologique fonce vers la colline de Montmartre. Le sanctuaire posé sur sa petite montagne ressemble à une succulente pâtisserie bien sucrée, le monstre l’engloutit en une bouchée gourmande. Chaque proie vaincue semble donner à l’ogre de nouvelles forces. Le vent se fait plus violent et fonce à l’est abandonnant la capitale, il se veut encore plus joueur, saute par-dessus le zoo de Vincennes terrorisant bêtes et hommes et fond sur sa prochaine victime…

« Noooooon ! » La voix tombée du ciel fige le spectacle.
« Non, Pas Eurodisney, Papa a promis qu’on irait aux vacances de Toussaint ! »
La sentence a fait loi. La tempête s’est dissipée dans un verdict incontestable. Ne reste plus qu’un amas de briques, de figurines et jouets divers. Les deux enfants contemplent brièvement leur œuvre tels des démiurges effrayés de leur propre folie puis partent goûter abandonnant leur monde détruit à sa terrible fin.

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