L’éclat froid de la lune jetait un chemin de lumière argentée sur les sombres champs marins. La faible luminosité ambiante ne laissait aucun doute à Mirlem, son ravisseur se tenait à la barre et l’étrave du bateau coupait le flot noir en gerbes d’écumes luminescentes, traçant une route rapide vers les hauts-fonds. Allongé sur le pont sous le portique du chalutier, le jeune homme sentait l’humidité pénétrer ses os. Ses jambes ligotées étaient prises dans le chalut prêt à être déroulé. Un angoissant silence remplit la nuit épaisse quand les moteurs se turent, puis la voix puissante du nain en combla l’espace : « L’avaleur, pièce-maîtresse qui manque à ma fabuleuse collection, adore la chair humaine ; soit honoré de participer à ma quête ». A cette inquiétante annonce succéda le ronronnement du moteur du treuil et Mirlem, priant le dieu de la mer de venir à son secours, se sentit glisser lentement hors du bateau.
« Bravo Neptune, c’est bien, tu es une brave bête. » Arraché aux terreurs océanes par la voix familière de sa sœur, Mirlem ouvrit difficilement les yeux. A demi-immergé dans les plantes aquatiques des rives du lac de Beaubourg, les jambes encore liées par les rênes enroulées à ses chevilles, le malheureux cavalier fut tiré hors de l’eau par la jeune femme aidée de l’animal puissant. Une profonde blessure à la tête pulsait des ondes douloureuses et en irradiait son crâne, mais le soulagement d’échapper au monde de cauchemar qu’il venait de frôler adoucissait toute peine. « Quelle façon idiote de partir à la pêche » ironisa sa sœur tout en le libérant de ses entraves.
Jolie chute si je puis dire. La première partie m’avait laissée sur ma fin et j’espérais une suite, vous l’avez faite!
Mais non, Philomène ce n’est pas la fin …
Désolée Philippe, il fait chaud et mon portable fait des siennes…j’en ferais peut-être un texte ….