Auto-moineau Entreprise – chapitre 3 – Chronique d’un drame @melanie

Vous avez tous lu ou écouté mon merveilleux texte intitulé « auto-moineau entreprise ! ( Si ! Si … Non ? … je fais donc « comme si » …).

Donc,

L’entreprise de notre P.D.G. continuait à prospérer. Ayant exporté son savoir-faire à l’étranger, il se trouvait à la tête d’une multinationale florissante.

Plus aucun moineau ne se trouvait en dessous du seuil de pauvreté (ce n’est pas comme … enfin ! Là n’est pas le sujet !). Tous bénéficiaient de nids faits de brins de laine d’alpaga tissés de fils de soie. Lors des épousailles, on baguait les femelles d’un anneau d’or.

A l’instant où je vous narre l’aventure : catastrophe !

Je me doutais bien qu’un tel bonheur pouvait basculer. Nous sommes le 5 décembre 2021 et l’algodéfi du jour annonce une invasion de hérissons dans toutes les villes et villages. C’est mignon un hérisson, mais plein de piquants et de puces.

Tout d’abord, notre ingénieux moineau-auto entrepreneur vit là une opportunité pour développer une autre activité, à savoir l’épuçage. Tous ses employés se mirent très vite, courageusement, à l’ouvrage, mais sans les protections indispensables : grave erreur de notre P.D.G. aveuglé par l’appât du gain. Tous se retrouvèrent bec et pattes ensanglantées, les plumes arrachées. C’était pitié que de les voir. Les urgences des hôpitaux étaient saturées. La S.N.C.F. dut mettre en service des wagons-nids pour les cas « d’urgence extrême » (oui, on entend beaucoup cette expression en ce moment).

L’entreprise commençait à avoir des difficultés de trésorerie, faute d’activité. On pouvait lire aux vitrines des succursales « la maison ne fait pas plus crédit ». Ce panneau déplut fortement aux porcs.

Sans les moineaux-ouvriers, les villes devinrent sales, jonchées de miettes et de détritus. Et l’on vit arriver les porcs en grand nombre, bien décidés à se venger de cette nouvelle mesure. Ne bénéficiant plus des soins de toilettage prodigués par les volatiles ils répandirent désordre et puanteur. Les terrasses des cafés étaient désertes. Leurs vilain groin labourèrent les jardins publics.

Notre auto-moineau entrepreneur avait su régler le problème des canaris, ces affreux gilets jaunes. Là, il se sentit impuissant et dut se résigner à liquider son entreprise.

On peut lire maintenant un panneau, accroché aux rideaux métalliques des succursales :

fermeture définitive