Pauvre moineau. Tout son rêve d’auto-entrepreneur s’écroule. Son entourage, ses fidèles collaborateurs, n’arrivent plus à le sortir d’une sévère dépression. Il passe son temps, la tête enfouie dans son nid ; un nid fait de soie et d’alpaga, certes, mais le désespoir ne s’estime pas à la valeur de la couche !
On lui apporte les mets les plus fins mais il n’a plus d’appétit. Une chorale s’organise, même les jours de pluie ! mais rien ne le sort de sa léthargie. Lui, si courageux, en pleine fleur de l’âge ! ses amis lui présentent les demoiselles moineau les plus délicieuses. Il demande à rester seul.
« j’ai une idée ! » dit le chef-toiletteur de l’entreprise, « il faut aller chercher Faufau ! ». Ce dernier avait bien vu que son patron n’avait pas été indifférent à cette valeureuse et mignonne fauvette. Quand il fut de retour du zoo où exerçait Faufau, il l’avait trouvé d’humeur rêveuse … ce qui n’était pas du tout dans les habitudes de son P.D.G. plus enclin à compter ses recettes plutôt que ses conquêtes.
En quelques coups d’ailes, Faufau arrive, rajuste un peu son plumage, lisse son bec et vole gracieusement auprès du nid de notre désespéré. Tous les bénévoles garde-malade disparaissent à regret, tant ils auraient voulu assister à la scène pour satisfaire leur curiosité. De loin, ils perçoivent un ramage venant du haut de l’arbre qui laisse présager un dénouement heureux.
Personne ne sut ce qui s’était passé. Mais après quelques longues minutes, on vit Faufau et Moineau s’envoler en direction du zoo. La communauté était enfin soulagée.