Balade en auto
– Ça suffit les enfants ! Arrêtez de vous chamailler ! Papa est fatigué de cette longue, longue route dangereuse et il a besoin de calme. Allez ! On va jouer à compter les voitures vertes.
– Ah ! Ah ! Y’a même pas de voitures, alors les vertes, tu peux attendre longtemps ! T’as pas un autre jeu ?
– admirez ce paysage. Regardez ces falaises abruptes, cette cascade, cette lumière, ces…
– pfft ! moi j’ai faim, quand est-ce qu’on mange
– et moi j’ai soif. Arrête-toi papa, j’ai envie de faire pipi
– impossible de s’arrêter, vous avez vu la route ?
– moi j’ai vu une voiture
– menteur, même pas vrai ! Quand est-ce qu’on arrive ?
– Les enfants, calmez-vous. J’en ai assez. Charles ! Dis-leur quelque chose, pourquoi tu ne dis jamais rien. C’est toujours la même chose. C’est moi qui dois faire le gendarme. Assez derrière ! Attention au pont, il est étroit. Ralentis. Tu vas trop vite. Tu vas tous nous envoyer dans le fossé.
– Tu veux prendre le volant ?
– quoi ? tu ne me prêtes jamais ta voiture ! Jamais ! Moi aussi j’aimerais avoir une voiture. Je ne demande pas la lune, tout de même ! On ne me demande que de bien faire obscurément mon travail et me taire! il faut que ça change !
– arrête de crier, je ne suis pas sourd.
Etc… etc…
Le ton monte dans l’habitacle côté parents… pas de noms d’oiseaux, à cause des enfants… Le prochain acte se passera à la maison, soupe à la grimace… et épisode du style « j’en ai assez de cette journée, je monte me coucher ». Rideau !
Derrière, trois séraphins en extase attendent avec impatience, dans le calme le plus complet, la grande scène du deux, celle qui frôle le vaudeville sans outrepasser toutefois la décence.
En voiture, la querelle des parents, c’est tout de même mieux que ce jeu débile qui consiste à compter les voitures sur une route déserte.
Sourire. Tant à dire. Souvenirs…
Brava Madam !
ça me rappelle aussi plein de choses 🙂
😃 Eh oui, nous avons presque tous connu cela!