La Callis, ça le connaissait, Lasthallig, il ne connaissait même que cette espèce . Il en pêchait des tonnes quand il était petit, avec son père, sur les bords de l’Adriatique . tôt le matin, quand le jour n’était as encore levé, son père et lui s’affairaient déjà, veillant à ne pas réveiller sa mère et sa soeur . Ce n’était guère facile ils dormaient tous dans la même pièce, ce n’était pas bien grand, une maison de pêcheur dans le petit village de Cassiopi, au nord de Corfou . Pas question de ne pas aller pêcher un seul jour dans la semaine : il ne s’agissait pas d’un loisir mais bien d’une nécessité . Que faire d’autre quand ils étaient arrivés tous les quatre, exilés d’un pays en guerre, si ce n’est trouver n’importe quel moyen de subsister .
Quoique son père n’ait jamais pêché de sa vie, tout au moins pas en mer (il vivait dans les montagnes ) il s’y était mis sans rechigner, et la seule espèce qu’on pêchait dans ce village, c’était la “Callis”, un nom que chacun lui donnait volontiers, car elle était belle, véritablement, cette sardine un peu plus grosse que la moyenne, dont les écailles chatoyantes réjouissaient l’oeil, , et dont l’aspect promettait toujours un repas plantureux .
Aussi, lorsque des années après, alors qu’il venait de s’ exiler à nouveau à l’autre bout du globe pour des raisons professionnelles cette fois, un voisin lui avait proposé d’aller pêcher la “Callis” avec lui, il n’avait pas sourcillé, mais une explosion de joie lui avait fait accepter cette proposition en même temps qu’il se réjouissait de cet improbable hasard que lui offrait la vie .
J’aime ce texte. Une vie simple et rude dépeinte avec des mots simples. La nostalgie..
J’ai immédiatement pensé à ces vers “la cabane est pauvre mais bien close” … etc
Je ne connais pas ces vers . J’ai failli demander à google….mais quel réflexe….barbare,… en fait . Je préfère donc vous demander de quel poème il s’agit si vous voulez bien,
merci
Guy
Vieilles réminiscences.. Il s’agit d’un des poèmes des pauvres gens de Victor Hugo. Magnifique poème.
La cabane est pauvre mais bien close
Le logis est plein d’ombre et l’on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur
Des filets de pêcheurs sont accrochés aux murs
J’ai oublié la suite. Je demanderai à Google !
Les dures lois de l’exil, et en même temps une belle nostalgie