les fous inventent la mode et les sages la suivent” et aujourd’hui c’est Carnaval, le jour des fous par excellence, le moment idéal pour se noyer dans la foule quel que soit son accoutrement. A vrai dire, à Paris et qui plus est sur le parvis du centre Pompidou, la chose est aisée. En temps ordinaire déjà, plus ton vêtement est délavé, déstructuré, voire déchiré, plus tu es dans le ton, à tel point que les gens friqués achètent hors de prix des fringues dont mon jardinier ne voudrait pas pour bêcher le potager. Finalement avec ma redingote un peu élimée et mon chapeau, – comment dit-on déjà ? – vintage il me semble, je passe sans encombre, presque élégant même.

Toutes ces idées courraient dans la tête d’Hugo, posté dans une encoignure de la place ; il est vrai que le spectacle coloré et festif avait de quoi alimenter ces considérations vestimentaires. Ce hasard du calendrier l’aidait effectivement à passer inaperçu. Préalablement, se méfiant de son caractère étourdi, il avait pris les devants en optant pour un costume de voyage passe-partout. Il n’avait pas l’intention de se faire remarquer outre mesure, il était suffisamment stressé par les affres de son aventure.

Profitant d’une sarabande endiablée qui accaparait l’attention de tous, il se faufila alors au milieu de l’improbable forêt de tuyaux qui faisait la renommée architecturale de l’endroit. Cachée au pied d’un cylindre d’une étrange couleur mordorée, la porte n’était visible que de lui, seul porteur de lunettes aux verres turquoise. Il posa le pied dans l’empreinte visible au sol, dévoilant ainsi le passage vers son Beaubourg, celui de 1823.

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