C’est une chambre sous un toit pentu, une chambre d’autrefois au parquet grinçant fleurant bon la cire d’abeille. Une chambre tapissée de roses anciennes où la nuit invite à se blottir sous l’épaisseur emplumée des édredons soyeux. Une chambre ouvrant sur un jardin d’enfance dans le bourdonnement des étés brûlants.

Les rameaux vigoureux de l’ampelopsis montent à l’assaut des embrasures. Au loin, les graviers mêlés de silex des allées crissent sous les pas

L’ombre dansante du grand mélèze gluant de sève abrite une pompe de fonte blanche un peu rouillée qui grince en s’amorçant avant de livrer la fraîcheur d’un filet transparent.

Des parfums capiteux montent vers la fenêtre. Fragrances de rose, de glycine et de jasmin.

L’orage menace derrière le tic-tac lancinant des horloges familiales. Le ciel de plomb nappe d’une lueur étrange la couronne sombre du vieux noyer. Un éclair pourfend le ciel dans un fracas assourdissant. Les nuées s’éventrent dans un déluge vaporeux.

Silence bienfaisant de la terre humide après l’ondée d’apaisement.

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