Un tamaris en fleurs
Dans une ville en pluie
Une petite fille en pleurs
Pour un deuil.
Pour un deuil, l’Italie
Tout entière se fait belle
Et Hong-Kong de prêter
Averses torrentielles
Jusqu’au cœur de l’été,
Jusqu’au cœur de l’enfant
De l’enfant qui sanglote….
Discrétion du chaland
Passant devant la porte
D’un immeuble d’antan
Peint de multiples crottes,
De celles des pigeons
Perchés dessus les toits
Telle une garnison
puis s”en vont trois par trois
Apathique badaud
Comme heurté violemment
Par l’énorme fardeau
Que l’enfant sur son dos,
Porte, devant la porte,
Veut lui faire cadeau.
Il s’arrête. Il sourit…
Mais l’enfant qui sanglote
Ne voit rien de tout ça,
Sous la pluie elle grelotte,
S’éloigne à petits pas…
Dans la nuit elle s’enfonce
Et pense à sa maman,
Reine de la défonce
Partie au firmament
La fillette, apaisée
Par une douce brise
venue la caresser,
consolée et surprise
Dans un si triste été
Elle serre fort sa poupée
Et ses larmes sont bleues
Et la nuit l’enveloppe
Maintenant elle sourit
Elle pense à l’avenir
À un destin joyeux
À devenir Antiope
Et déjà elle brandit
Le feu de son désir
Elle l’écrit elle le voit
Et d’une étoile filante
Passagère éphémère
Bravant toutes les lois
Tire la force lente
De revenir sur Terre
Sortir de la misère
Faire revivre sa mère
S’élancer dans l’espace
Sans laisser moindre trace
Braver l’indifférence
Sans idée de vengeance
Et un jour après l’autre
À l’instar de l’apôtre
Faire du souvenir
Le contraire de l’ire
S’arrêter dans la vie
Oublier la souffrance
Échapper à la lie
Accepter la jouissance…

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