Georges n’avait pas un appétit d’oiseau et quand on l’invitait il valait mieux le savoir par avance. Attablé devant une gigantesque choucroute odorante arrosée de Riesling et très généreusement offerte par Malo, le gendarme tenait son informateur préféré au courant des événements de la matinée.
– Tu me connais, j’ai mené l’interrogatoire tambour battant. Le gugusse a tout déballé sans se faire prier. Faut bien dire que là, c’est pas du grand banditisme mais plutôt une histoire de pied nickelé.
– Alors j’avais vu juste pour le fauteuil ?
– Effectivement, le suspect a reconnu avoir « visité » le manoir de la baronne et subtilisé quelques bricoles.
– Trois fauteuils même petits, deux tableaux et de l’argenterie, tout de même !
– Il a à peine trente ans, a été ouvrier puis chômeur quand sa boîte a déposé le bilan et a roulé sa bosse un peu partout avant d’échouer ici auprès de fréquentations douteuses qui l’ont entrainé sur la mauvaise pente, c’est triste mais si tu savais combien j’en vois des comme lui !
– Mais alors la fille, c’est une complice ?
– La fille n’a rien à voir dans l’histoire, elle a rencontré le gugusse à la belle gueule hier au karaoké du bar des sports, il lui a donné rendez-vous au marché aux puces, elle venait d’arriver et il était juste parti chercher des sandwiches quand tu es passé.
– C’est pas futé de tenter de refourguer le butin de son vol ici même !
– C’est surtout pas de chance pour lui que tu sois juste passé là et que le tableau t’ait tapé dans l’œil.
– Un Leblanc-Cassé, l’enfant du pays tragiquement disparu, ça ne peut pas m’échapper ou sinon je peux fermer mon magasin et changer de métier.
– La baronne va être heureuse de retrouver ses biens d’autant qu’elle tient particulièrement à cette peinture m’a-t-elle dit.

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