Ce lundi de juillet, une sinistre nouvelle.
Les tourbières sont en feu, la chapelle est menacée, et surtout sur la centrale (toujours pas démantelée), toute l’actualité bien sûr se tait.
Brasparts d’abord un peu puis Botmeur de nuit et ses hameaux sont évacués.
Une vieille sortie de son lit sourit avec des pleurs aux pompiers et fredonne une gwerz en grelottant.
L’un d’entre eux, fatigué, tente de la réconforter: “Allez, Madame, on préviendra le reflux d’incendie“.
Hélas un peu plus tard les pyromanes s’en mêlent. Doux geste pour le réveil, ils avancent le front des flammes.
Le feu progresse, d’heure en heure, de jour en jour.
Un Canadair, un seul, vient à notre secours.
À son retour, sain et sauf, le pilote ravi, dit à sa femme: “J’ai vu des archipels sidéraux! Et des îles! Allons-y!”
PS: pour info, ce jour, les pompiers y sont toujours sur le guet…
Je n’ai pas tout compris, je l’avoue. Je ne parle pas Breton… (mais je vais chercher sur le Web…!) Mais j’ai compris une chose : c’est qu’il y a la poésie (image, émotion, musique) dans ce texte. Et qu’elle est portée d’une belle intention, puisqu’elle peut même s’accommoder de l’adversité des contraintes…
Une “gwerz”, c’est une chanson traditionnelle bretonne, pas pour danser mais plutôt sur des thématiques d’actualité, sur l’histoire, sur des événements précis. Le ton peut en être humoristique, tragique ou ironique.
“Deomp dezhi”, cela veut dire “allons-y” (j’ai imaginé que le pilote du Canadair avait aperçu la mer et les archipels de Ouessant et Molène durant sa mission et que cela l’avait émerveillé malgré le brasier contre lequel il luttait). Peut-être que c’est un pompier breton exilé, peut-être qu’il a retrouvé la langue de ses aïeux subitement. Qui sait?
En tous cas, les feux ont repris depuis hier, il y a 280 pompiers sur place et nous ne sommes pas tranquilles du tout car la centrale nucléaire de Brennilis, qui n’est toujours pas totalement démantelé (80 personnes y travaillent depuis 1992) est juste à côté. C’est charmant!
Et puis, les Monts d’Arrée, c’est un peu le cœur et l’âme de la Bretagne, avec Brocéliande. Une terre magique.
A galon (Cordialement, en breton).