La cour était petite et la porte était laide
La demeure était laide et la salle était sombre
Les couloirs étaient sombres et les fauteuils étaient vétustes
Les ustensiles étaient vétustes et les tableaux étaient grotesques
Les lustres étaient grotesques et les bibelots étaient surannés.
Les tapisseries étaient surannées et les propriétaires étaient tristes.
La tristesse suintait des murs de pierres
Montait à l’assaut des tourelles
Et redescendait en rappel jusqu’aux douves
Le gris de l’ennui perforait les vases de Chine
Recouvrait de ses délicates broderies
Les bois lustrés et séculaires
La peur filait sa toile dans les recoins noirs de suie
Enjambait les coffres et les panières
Tournoyait entre les poutres grossières
Se faufilait à travers les persiennes
Et étouffait toute vie naissante dans les jardins.
La peur était partout et justifiait les gouttes de sueur
Qui perlaient sur le front labouré de Monsieur le comte
Assis sur sa caissette de louis d’or.
La caissette était petite et Monsieur le comte était laid.
Après cette sombre histoire…… le final est génial. J’aime beaucoup.
Quel rythme! J’ai eu l’impression de suivre un courant d’air, de poussière et de sentiments qui dévalait les lieux .. j’ai beaucoup aimé.
Comme Ma Pie et Maguy, j’ai beaucoup aimé. J’avais l’impression d’être conduite, à mon corps défendant, dans une demeure d’hier. Bravo !
Un bel harpagon que voilà !
Vos mots construisent une sorte de fil d’Ariane qui nous conduit dans la visite de ce lieu insolite jusqu’à la découverte, très bien amenée, de son triste propriétaire. Bravo
Je viens juste de découvrir ce texte si subtilement “tricoté” et imagé, bravo!
tout est dit, je suis du même avis! Merci pour ce petit trésor!
Merci MaOelle pour ce commentaire élogieux, hélas ces deux grands hommes ne viennent plus me parler et je reste muette.