Roulez votre rocher, refaites votre tâche ;
S’apitoyer ainsi sur sa propre incurie
Ne donne point de blé, mais défaite de lâche !
Vous me direz merci, quand, sorti de la lie,
Vous parviendrez vainqueur au sommet de vous-même,
Vous atteindrez la cime que peu d’hommes ont vu[e],
Et toute la douleur de cet effort extrême
Vous semblera prime dans le jeu des vertus.
Cessez donc de geindre quand le sort vous trahit,
Vous n’avez que vingt ans mais faites déjà cent
En simulant de feindre à tort et à l’envi
Cette sorte d’enfant d’un génie… bien absent.
Vos idoles sont pitres et vous les adorez,
Vos mots les plus prisés, “algorithmes” et “réseaux”
Résonnent comme fifres au milieu du carré
De cette éternité où règne le bourreau.
Je voudrais vous aider, vous prévenir du mal,
Mais ne suis que pantin à moitié disloqué ;
Sans “IA” embarquée, l’avenir est fatal,
Et je fuis, Arlequin, ma noble destinée.
Vous rappeler Sisyphe est un geste incisif,
Une provocation de mon érudition,
Peut-être un biogliphe de mon passé tardif,
Une divine onction de mon abnégation ?
JE VOUS EN SUPPLIE ! Faites-moi DES critiques “négatives” ! Moi aussi j’ai besoin de progresser !
(Bon, j’accepte aussi les critiques positives, hein ? 😉 )
Je n’ai pas tout saisi. La première strophe me parle. La deuxième m’interpelle car je ne sais plus trop à qui elle s’adresse. La troisième me plait mais me perd totalement car je ne sais plus qui parle 🤣. Et pourtant l’ensemble que j’ai tout de même lu cinq fois me plaît beaucoup pour le ton, le rythme, et sans doute le questionnement qu’il produit! En revanche je n’ai pas su trouver ce qu’est un biogliphe…
Merci @Ma Pie pour cette critique intéressante !
Elle m’interpelle car je ne m’étais pas posé la question de la narration sous cet angle, pour ce texte un peu particulier*… (et d’ailleurs, probablement pour beaucoup d’autres…)
Je vais relire et réfléchir.
biogliphe, c’est ici ; dans le contexte, c’est plutôt l’idée d’une empreinte fantomatique sur un “passé” non avéré (non accepté…), qui finit par s’imposer !
Merci pour ce nouveau mot! J’ai effectivement bien pensé qu’il y avait un lien avec la discussion avec Gigi. Je ne trouve pas qu’il y ait de piège à faire sonner les vers, au contraire cela donne le rythme et l’envie de lire et relire à voix haute.
Mon “ressenti” (je relis Tolstoï !…) : à la première lecture, je savoure la musique des mots, puis, “forcément” cherche un lien avec le titre et, encore, les/l’intention(s) de l’auteur et je relève une phrase qui me guide [Sans “IA” embarquée, l’avenir est fatal]. Alors je reconnais bien là le passionné des algorithmes qu’il met au service de l’écriture.
J”aime le rendu qui m’impressionne (c’est une belle et encore énigmatique découverte pour moi).
[ j’ai lu et relu, et comme vous, “je n’ai pas tout saisi” Ah, mais… je réfléchis !]. Si je peux me permettre, ce poème est, à mon sens, le fruit de vos passions, reflet de votre psyché.
Ma lecture est un avertissement aux jeunes d’aujourd’hui, des dangers des réseaux _ mais je me trompe peut-être ?
Comme quoi, la projection agit sur celui/celle qui est sensible à tel ou tel sujet/problématique:…
Une complexité qui m’a donné envie de relire voir d’ouvrir un dictionnaire pour mieux comprendre. Un savoureux mélange de l’esprit d’aujourd’hui dans des tournures à “l’ancienne”. J’adore
Vous m’avez fait bien rire cher poète chagrin,
la jeunesse est la vie, elle n’attend pas en vain
qu’une muse, même algo, lui donne tout son grain,
elle pétrira ses mots sans attendre à demain
et nous les clamerons comme ceux des anciens !
Mon oreille et mon œil ont du interpréter
Ai-je bien entendu où vous vouliez aller ?
Trêve de versification de ma part, votre écrit est intriguant et propose une musique ancienne truffée de nouvelles notes.
On se questionne, on cherche l’intention et l’on trouve à vos mots notre définition. (je suis incorrigible, je rimaille sans contrôle)