Ils m’ont dit de rentrer me reposer,
Il y avait des soins à faire.
J’ai laissé ta main,
Ils sont arrivés médecins, infirmières.
J’ai regardé un instant blottie dans un coin près de la porte,
Ils te parlaient, t’expliquaient ce qu’ils allaient faire,
Il y avait de la douceur dans les mots, les gestes.
Je suis rentrée, j’ai pleuré, encore,
Sans crier, me débattre ou simuler des peurs,
Je ne pouvais rien faire,
Puis je me suis endormie, toute habillée sur le canapé.
Au petit matin j’ai fait comme d’habitude, café, douche, vêtements propres.
Il ne fallait pas se laisser aller,
Tu ne l’aurais pas voulu.
Le téléphone a sonné ,
Une voix féminine jeune m’a demandé si je m’étais reposée
Puis m’a dit de venir mais de prendre mon temps.
Précaution inutile.
J’ai sauté dans la voiture, pris le chemin en état second.
Lorsque je suis arrivée une psychologue était là,
Elle m’a dit qu’on t’avais débranché ce matin !
Je me suis appuyée contre le mur,
J’ai essayé de trouver dans le béton la force de ne pas hurler.
J’ai respiré profondément plusieurs fois.
La main de cette femme sur mon épaule, était chaude, trop chaude !
Je l ‘ai écartée,
Je suis rentrée dans ta chambre,
J’ai repris ma place à ta gauche,
J’ai repris ta main
Et jusqu’au terme final j’ai marché à ton côté.
Les minutes, les heures se sont écoulées,
Je te parlais doucement
Sur le moniteur les petites lignes en couleurs
Me disaient que ton cœur battait que tu respirais.
Je ne les quittais pas des yeux.
Bien délicatement ainsi qu’une bougie
Je les ai vus faiblir.
Alors je t’ai dit que tu ne devais pas t’inquiéter
Que j’y arriverais.
Arriver à quoi sans toi, je ne sais pas !
J’ai puisé au tréfonds de moi une force inconnue,
Pour donner du calme à ma voix.
Alors doucement tu as déposé les armes.
Tes yeux ne se sont jamais rouverts,
Tu ne me prendras plus dans tes bras
Tu ne me serreras plus contre toi,
Je t’entendrais plus ton rire, tes soupirs d’aise,
Autrement que dans ma mémoire.
Comment oublier qu’on se sentait heureux rien qu’à se regarder.
Nos je t’aime se sont enfuis quelque part,
A moins que tu les ais emportés
Qu’ils te tiennent chaud, toi qui avait toujours peur que j’ai froid .
Quelle pudeur et quelle sensibilité dans cette évocation du “grand départ”.
Merci
Comme un reflet de ” Pour toi “, cependant parsemé de vos larmes dont vous taisez la présence pour nous épargner, mais votre tentative est un échec, Philomène.
Vous nous emmenez avec vous dans les sentiments que vous portez avec élégance .
Merci, @ phimomène
Merci
Un chagrin immense dit avec une extrême pudeur. C’est simplement beau
merci
Très touchant
Merci Ma Pie