Le désespéré

Souvent il traversait des déserts monotones
Comme les jours grisés d’un désolant automne
Il marchait épuisé sur des dunes sans fin
Automate sans âme ne ressentant rien
Il voulait être une ombre pour mieux s’effacer
Et s’engloutir au trou soigneusement creusé
Il n’était qu’un fantôme et pourtant il souffrait
Rien qui s’offrait à lui ne guérissait sa plaie
Plus allait se vidant le fatal sablier
Plus il se débattait dans ce sombre bourbier
Dans un sursaut d’espoir il implorait secours
Pour n’avoir en écho que de fades discours
Le vide décuplait en un maelstrom noir
Qui l’entraînait au fond avec son désespoir

La délivrance enfin il a su l’inventer
Un beau jour de printemps au trou s’en est allé

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