Dialogue entre le rat des villes et le rat des champs

—Que viens-tu faire ici petit malotru. C’est mon domaine les jours de marché. Pousse-toi de ce cageot petit rat noir sans scrupule ou je vais t’étriper !

— C’est que ce cageot est le mien, répondit-il, je m’y suis caché au milieu des choux juste à temps avant qu’un milan ne me fonce dessus. Je n’ai pas eu le temps de me sauver avant que le bonhomme ne charge sa charrette pour aller vendre ses légumes au marché.

—Rien à faire sors de là ou j’appelle mes frères à la rescousse !

— Je suis perdu dans cette foule de pieds et d’étalages. Ne m’abandonne pas !

—Ola venez les gars, venez voir, nous avons un clandestin ici !

 — Ne me chasses pas je t’en prie. Je repartirai dans ma ferme dès que possible. Promis !

— Que me chantes tu là sale Noireau envahisseur qui vient voler notre pitance et notre logis !

—Je ne cherche pas à voler ta nourriture ni ton logis espèce d’ignorant. Mon logis est un grenier immense avec quantité de nourriture. Nul besoin de galérer pour se nourrir et pour vivre paisiblement chez moi. Alors ton marché tu vois, je m’en moque !

—Tu as quantité de bonne nourriture dis-tu dans ton grenier ?

—Oui plus que tu ne peux imaginer : du blé, de l’orge, des bons nids douillets de paille pour digérer, des fruits, des baies sauvages aux alentours quand les rapaces et les renards sont occupés ailleurs.

Une vingtaine de rats de toutes tailles, le poil hérissé se sont rapprochés et cernent l’intrus

  • Vous entendez ça les gars. ?? Et elle est où ta ferme ?
  • En pleine campagne, mais actuellement elle est inaccessible à cause des inondations. En attendant la décrue, je dois me réfugier ici quelque temps.

Un rat imposant par sa masse ayant autorité sur le groupe :

  • Avec le changement climatique, les tempêtes qui arrivent et l’hiver qui s’annonce, tu n’es pas prêt de rentrer chez toi petit rat. La décrue n’est pas en vue. Alors qu’allons-nous faire de toi ?
  • Une bouchée !

Répondirent en cœur plusieurs rats de l’assemblée

  • Vous n’y pensez pas !! Je suis des vôtres ! Pitié !!

A ce moment-là, les rats trop absorbés par leur conciliabule ne virent pas l’énorme matou, juché sur une poubelle qui fonçait sur eux , se saisissant au passage du plus gros des rats, les autres s’enfuirent dans toutes les directions, sauf notre petit rat noir bien niché dans le cœur d’un gros chou.

Le hasard s’il en est un, voulu que le cageot de choux fut acheté par un restaurateur ayant une cave bien achalandée où le rat des champs trouva le gîte et le couvert.

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