C’était un soir d’hiver. Je me souviens bien de l’atmosphère. Bûches crépitantes, bougies, lumières tamisées et encore les bras de l’oliban, brûlé deux heures auparavant, autour de moi. Lovée dans une couverture couleur soleil, je naviguais sur les eaux paisibles du rêve. J’étais partie à la découverte d’un monde hermétique qui m’attirait depuis tant d’années. Voilà. « Il est temps », me disais-je, sans savoir du tout, du tout, où j’allais me retrouver. En souhaitant très fort apprendre encore…
Quelle familiarité m’a poussée à t’écrire ce soir-là ?
Peut-être celle de deux vieilles images planant dans ma mémoire depuis mon adolescence. D’abord celle d’un immense oiseau transparent qui vole au-dessus de la planète pour y déposer des messages au gré de ses souffles d’ailes. Fascination. Et aussi, très attirante, l’image de plusieurs êtres, sortes d’anges en robes blanches, sortant de la croûte terrestre et qui, en s’éloignant de moi tout en étant reliés à mon corps par des rayons argentés, me proposaient de les suivre pour me faire découvrir d’autres plans de vie, d’autres compréhensions.
Peut-être aussi l’image récente, incrustée dans mes désirs, d’un large chemin de terre ocre clair, avec, ici et là, de tout petits cailloux pastel roses, orange et jaunes, qui « accentuent » à peine la difficulté à marcher dessus. À l’horizon de ce vaste chemin, un espace lumineux, comme éclairé des multiples réponses à mes questions existentielles. Une ouverture sans limite, en lien avec la magie de la Nature et de l’Amour.
Telle une jongleuse avec ses bâtons de lumière, j’ai joué très sérieusement ce soir-là, dans une inconscience naïve, avec les sensations des images du passé et celle de mon temps à venir pour créer mon futur. Je l’ai fait en t’écrivant. Je m’en réjouis.
Je t’ai écrit et la Vie me fait revenir à moi-même, fondamentalement.
Aujourd’hui, j’ai conscience que mon futur se dessine dans l’invisible. Je n’y vois rien qu’un immense espace transparent, mais j’ai envie d’en suivre l’énergie avec mes sens et l’Amour de la Création. Suis-je en train de pénétrer en simultané dans mes trois images initiales ? Suis-je en train de basculer véritablement vers cet autre paradigme dont je me parlais en silence il y a des lustres ?
Quelle âme suis-je réellement ? Aurais-je la réponse avant de passer de l’autre côté ? Peu importe en vérité. Je ressens de plus en plus ce que j’ai envie d’émaner et de partager. Je me repose de plus en plus sur la confiance, la simple observation et la bienveillance. Je deviens un être vivant, vraiment. Les sens au vent et le cœur en vibrations.
Alors je vais vibrer, encore, et accomplir.
C’est un soir de printemps. Je me souviens de mes élans profonds de jeune âme étouffée. Et je pars maintenant à la découverte du monde sensible et généreux que je ressens et auquel j’ai envie de donner matière. Mon énergie, mon souffle et mon attention sont désormais mes clefs de réussite pour revenir à l’âme que je suis et à ses accomplissements nécessaires.
Je te remercie profondément de m’avoir permis de faire ce premier vrai pas vers moi.
Lecture-plaisir !
C’est décidé : je vous range dans ma mini bibliothèque, dans la catégorie -mes auteurs préférés sur AlgoMuse-
Le mot “auteur” me fait quelque chose. Bonne journée Mélanie,
Quel beau texte. Une vibration de l’au delà vers l’intérieur du soi, un chemin si beau à découvrir, à ressentir. Une sorte de foi que j’essaie de pratiquer, qui irradie et parle à mon coeur. Merci.
Oui, des “ressentis à vibrer”, c’est très bon !
Vous savez donc le faire, ce voyage dans les projections les plus profondes de vous même
et vous savez aussi le transmettre d’une si belle façon.
Merci, Weya, pour celui ci et entre autres, pour ceux la; l’enchantement, Rubis sur l’ongle, Lumière du temps et vos croissants.
Avec plaisir… et merci de votre merci 🙂