Deuxième version
Emportées par le vent
Mes illusions d’enfant
Se noient au firmament
De l’espace dément.
J’enrage d’impuissance à trouver pour moi-même
Le chemin qui fait sens vers le verbe “je t’aime”;
Et me voici, carence, absente du dilemme
Qui dans l’effervescence du Big-bang suprême
Le chimérique émoi qui m’habitait jadis,
Détruis, faute de foi d’un espoir qui fleurisse !
Oui, je vais mourir, moi, marqué de fleur de lys,
Sans t’avoir connue, toi, la fée de mes délices.
Emportées par le temps
Mes prétentions d’avant
Fleuriront au printemps,
Juste… pour un instant ?
Ne peut-il rien rester ne peut-il rien durer
De ce si bel été, qu’une pharmacopée ?
Ne suis-je jamais né que pour entériner
Le dessein avorté, d’un divin… aliéné ?
Première version
Emportées par le vent
Mes illusions d’enfant
Se noient au firmament
De l’espace dément.
J’enrage d’impuissance à trouver pour moi-même
Le chemin qui fait sens vers le verbe “je t’aime”;
Je vais comme carence m’absenter du dilemme
Qui dans l’effervescence du Big-bang anathème,
Les chimériques émois qui m’habitaient jadis
A détruit toute foi d’un espoir qui fleurisse !
Oui, je vais mourir, moi, marqué de fleur de lys,
Sans t’avoir connue, toi, la fée de mes délices.
Emportées par le temps
Mes prétentions d’avant
Fleuriront au printemps,
Juste pour un instant ?
Cher @Guillaume du Vabre ( @algo ), j’aime beaucoup ce poème sans avoir vos capacités à faire des commentaires / critiques (j’entends ce mot toujours à la base dans le sens positif – un critique d’art négatif n’a rien à faire dans ce métier et à ce sujet, je m’en réfère toujours à un film qui m’a profondément marquée lorsque j’étais étudiante aux Beaux-Arts: “Escalier C”).
Sa structure (je parle de votre poème) est inhabituelle et tellement subtilement intelligente, de la simplicité (pourtant si complexe) de la pensée enfantine aux tourments de l’âge adulte et un retour tout de même vers un espoir de fraîcheur retrouvée.
Vivre sans tout cela n’a pas beaucoup de sens et nous parlons tous les jours à l’enfant que nous avons été, à celui que nous aurions voulu être, à l’adulte que nous sommes – avec ses inévitables errances et la complexité des choix du chemin – et celui que nous aurions pu être si… Si…? Qui sait?
Les entrelacs de la vie, chez nous en celtitude, nous connaissons bien cela…!
Le visuel est beau et tellement en lien avec le texte, la candeur de l’enfance qui s’envole au vent avec les années, la prise de conscience que “l’Amour” (dans le sens absolu, universel, et à toute échelle) sonne comme une dérision de nos jours (mais était-ce mieux autrefois?).
Ce jour-même, une fillette de la crèche où j’exerce depuis plus de trente ans déjà en temps qu’éducatrice a cueilli un pissenlit en fleur. Elle l’a humé, il ne sentait pas. Elle a tenté de souffler dessus, les pétales ne bougeaient pas. Elle est allée en chercher un en graines et a soufflé de toutes ses forces dessus. Trois graines sont restées sans qu’elle ne puisse les faire s’envoler, elle était surprise et heureuse.
Je n’ai pas de problème avec votre transformation du vent en temps, bien au contraire. Cela me rappelle “Pauvre Rutebeuf”. Le vent, le souffle, c’est la vie, c’est le temps qui passe.
Par contre, je me demande (et ne m’en voulez pas, svp) s’il n’y a pas un problème d’accord pluriel / singulier dans les deux premières lignes du troisième vers (“Les chimériques émois” / “a détruit”). “Ont détruit”?
Je me connais, je fais la même chose lorsque j’écris sous émotion (c’est à dire presque tout le temps). Je passe mon temps à tout vérifier, l’orthographe, la syntaxe la ponctuation et tout-à-coup, paf! 😉
En tous cas, merci de nous faire partager nos créations. C’est très gentil à vous d’alimenter si régulièrement ce beau site mais il faut aussi parfois savoir faire pause pour vous faire connaître sous un autre angle des humbles membres que nous sommes, nous en avons besoin et vous aussi, je pense. Besoin de vous lire, cela nous aide aussi, peut-être plus que d’être “alimentés” tous les deux jours avec toute la réserve de suggestions qui existent déjà en ligne.
Oups! J’espère que je n’ai pas dit une bêtise? Ceci n’est pas une critique du site non plus, c’est une question que je me pose, une réflexion. J’ai l’impression que vous nous donnez énormément et ne recevez peut-être pas assez en retour.
C’est compliqué. Il faut que nous en rediscutions. Le site a pris une grande envergure et c’est très bien. Il y a des jeunes, des moins jeunes, des pros, des novices, des rêveurs utopistes et aussi activistes (j’en fais partie!). Pas facile de “nourrir” tout ce monde-là. Mais peut-être faudrait-il faire mieux faire savoir qu’il existe tellement de ressource d’avant en ligne, des années précédentes, on pioche dedans à réjouissance.
Dommage que je sois si loin de la Provence, j’aimerais tellement participer mieux au développement de ce projet. J’ai l’impression que les nouveaux membres sont stressés par la consigne d’écrire en ligne et de s’en tenir à 20 minutes.
La consigne des 20 minutes libère l’écriture en “présentiel” (Grrr!)(oh combien je hais les mots imposés d’en haut) mais pas quand on est devant un écran d’ordinateur, retour au papier, c’est génial le papier et je sais que nous sommes d’accord. Je tente de les aider, un(e)s par un(e)s quand je peux.
Mais retour au papier pour communiquer ensuite plus largement sur internet, c’est génial, et le coup du “visuel”, c’est encore plus beau. Merci!
Désolée, j’ai extrapolé à partir de votre texte, c’est juste que je voudrais pouvoir vous lire plus souvent, en particulier en ce qui concerne les haikus et la poésie versifiée, j’ai tant à expérimenter, peut-être essayer un jour (la versification – surtout rimée – c’est comme une plongée en apnée dans une mer que je ne maîtrise absolument pas).
Allez, Kenavo, Patron!
En fait, je voulais dire la consigne quasi “quotidienne” d’écrire en ligne (je parle pour certains nouveaux membres).
(Sourire…) Merci Sklaera pour ce long commentaire critique ! J’y répondrai plus en détails dans la journée (ou le week-end). Pour l’heure (ce matin), je dois m’occuper un peu avec des problèmes de DALO, de “sans-papiers”, et, accessoirement de qualification juridique d’un jugement au civil dans une procédure de surendettement ! Mais, dit autrement, je dois surtout m’occuper avec les personnes humaines que cachent tous ces mots barbares, à titre de bénévole dans une grande association nationale qui va lancer sa collecte annuelle dans quelques jours devant votre supermarché…(Donnez ! Si vous pouvez).
Quand même, je ne résiste pas à attirer l’attention de @melanie chaine sur le point de grammaire de votre critique. En effet, elle m’a fait exactement la même (!) par téléphone hier. Le problème, en l’occurrence, c’est que la phrase est trop compliquée… (“alambiquée”…) : “les chimériques émois” sont censés être le COD de “a détruit” ; or, “toute foi d’un espoir…” ressemble davantage au COD et crée la confusion… Il me faut donc reprendre tout le cœur du poème pour clarifier l’intention sans trahir l’idée. Toute suggestion dans ce sens est bienvenue !
(Ce petit poème est une improvisation, écrite en 5 à 10 mn, un “premier jet”…)
Merci encore, et à plus tard 🙂
Merci Guillaume pour ce joli texte émouvant. Vos mots ont faits écho avec mon ressenti du moment. Bien à vous.
Merci à vous de votre encouragement ! C’est amusant, nous nous sommes croisés je crois… (sourire)
Je publierai tout à l’heure la nouvelle version de ce poème. Revu et corrigé… Mais cela ne restera, hélas, “que des vers”…
Oui, c’est beau ainsi.