Elle se coiffait machinalement en fixant les nuages blancs. L’attente, l’interminable attente recommençait comme chaque jour depuis si longtemps déjà maintenant. Aujourd’hui ressemblait à hier comme deux gouttes d’eau qui se mêlent dans l’océan de son désir inassouvi. Peut-on résister à la pression du temps qui passe et blanchit les cheveux ? Le suspendre un instant, et revivre peut-être, est-ce céder aux avances des prétendants ? Non, à cela elle ne saurait se résoudre, son désir est tout autre. Qu’il revienne enfin et retrouve sa place de maître dans son domaine et d’amant dans son lit, ce grand lit qu’il a fait de ses mains et qu’elle trouve si froid chaque nuit. Occuper ses journées à des tâches absurdes pour tromper son ennui et duper son entourage, leur donner à voir une femme aussi sereine que possible, ne pas montrer son inquiétude, sa patience qui s’émousse. Tenir aussi longtemps qu’il le faudra, pour lui, pour l’avenir ensemble qui est encore possible. Elle veut y croire…
Délaissant peignes et brosses, Pénélope tourna son regard vers le tissage sans fin qui accompagnait ses journées dans l’espoir du retour d’Ulysse.
Longue attente … souvenirs … merci
Ah, pourquoi n’a-t-on pas profité de l’expérience de Pénélope, pour, justement, ne plus attendre !!! 😉
J’ai aimé ce texte. Merci
Texte qui se rappelle bien à ma mémoire. J’aime beaucoup, merci.