Assise dans mon coin sombre, avec une nonchalance extrême, je joue avec l’araignée. Elle se balance agilement le long de mon costume strié jaunâtre. Sa toile se décroche d’un coup à l’ouverture de la porte en chêne qui grince. Un homme en short rouge apparait dans l’embrasure profonde. En un éclair, l’animal se pelotonne au creux de mon épaule. Une main aux doigts noueux s’approche de ma targette ciselée. Je ferme les yeux implorant sa clémence pour m’ouvrir délicatement vers le ciel. Je tremble de tout mon être : mon loquet ancien crisse.

J’entrouvre un œil : le soleil radieux se faufile délicieusement sur mon pantalon. Un joli papillon bleu virevolte sur la bordure du toit. Je tends mon cou et passe ma tête dans l’ouverture pour scruter l’horizon.

C’est alors que, malicieusement, dans un chant mélodieux le rouge queue fauve dépose une fiente immonde sur mon nez busqué !

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