Fantôme délaissé
Il a quitté la vie pour cacher son chagrin,
Oublier le bonheur, abandonné des siens,
Ceux qui l’avaient aimé, il leur a tout donné.
Et du bon temps passé, il a tout effacé.
Parfois on le visite, on prend de ses nouvelles :
« t’es bien pépé ici ? tu as vu l’hirondelle ? ».
« On ne va pas rester, il faut te reposer »
Et sur son front, très vite, on lui glisse un baiser.
Son vieux corps décharné n’a plus ni froid, ni faim ;
Fantôme délaissé, il ne ressent plus rien,
Le regard dans le vide, en attente du soir,
Un gouffre dans le cœur, abîme sans espoir.
Dans un coin du jardin, je l’ai vu qui pleurait
Et sur sa joue creusée une larme coulait
Vos mots ont ce pouvoir, on ne peut lire votre poème sans frissonner.
merci @Angelune
Réponse à @Gigi-22 @Fransoaz @Ma Pie @@POTENTILLEJAUNE @Guillaume du Vabre ( @algo )
merci pour vos commentaires. Loin de moi l’idée de vous arracher des larmes ou de vous perturber ! Je n’ai cherché aucun effet.
Difficile. Presque intolérable… Et Zola, et Céline me semblent romantiques à l’aune de ce poème. Ton “dire”, car c’est bien un “dire”, n’est-ce pas ?, est si violent dans sa nudité scénique qu’il en devient surréaliste, non… : hyperréaliste !
C’est de la viande rouge, saignante… (Comment s’appelait ce peintre déjà, toi qui les connais si bien ?…)
Francis Bacon
un poème très émouvant aux mots si justes : je sors le mouchoir essuyer sa larme et la mienne …
Je viens de lire votre splendide poème à ma petite-fille. Nous sommes émues aux larmes. Il faut dire qu’il parle à tous, petits et grands. Merci Mélanie pour ce moment partagé
Comme c’est triste. Je comprends que ce vers de Victor Hugo ait pu inspirer cette misère….
Je les vois souvent ces “fantômes”, invisibles malgré eux, inquiétants malgré eux. Ce poème me touche beaucoup.