Au milieu de toute la basse-cour, La Blanche et Pimpim étaient inséparables. Elles n’arrêtaient pas de parler tout au long de la journée (oui, c’est plus pratique quand un dialogue entre une oie et une pintade nous est imposé. Bon, imaginez qu’elles se détestent : l’algodéfi serait un fiasco). Bien, continuons. Elles vivaient dans une petite ferme. Oh ! Il n’était pas très riche le fermier, mais il prenait soin des toutes ses bêtes. Les volailles étaient assez bien nourries mais …
– Dis-donc Pimpim tu ne trouves pas que la cantine s’est nettement améliorée ces derniers temps, tu as vu ? les trémies débordent de maïs toute la journée. Remarque, ça tombe bien car je dévore en ce moment.
– Oui, dit Pimpim, je trouve que tu as pris un peu d’embonpoint. Fais attention à ton foie.
– C’est bien simple, je n’arrête pas, je dévore et je me gave !
Elles allaient et venaient et … mangeaient, ne se souciant pas ni du lendemain ni de ce qui se passait autour d’elles, en toute confiance. Et pourtant …
– Dis donc, Pimpim, tu ne trouves pas que nous avons de plus en plus de place pour nous dans le pré ?,
– Tant mieux, on a plus de quoi manger lui dit La Blanche.
– Où sont les parents ? Où sont nos amis ? S’inquiéta Pimpim.
Elles se mirent à l’affût. Ce qu’elles virent les horrifièrent. Les volailles, emprisonnées dans les mains noueuses du fermier, étaient jetées dans cette salle, pleine d’instruments de tortures, d’où l’on ne ressortait jamais.
– Regarde les camionnettes de surgelés (elles savaient lire aussi). Ils nous exterminent !.
Les anciens les avaient pourtant prévenues qu’à l’approche des fêtes, la gourmandise les vouaient à une fin certaine. Elle n’avaient pas voulu écouter.
Nous ne savons pas ce que sont devenues ces deux écervelées. Espérons pour elles qu’elles auraient eu la bonne idée d’attaquer un sérieux régime.
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