Plate-forme d’écriture en ligne gratuite › Forums › Cadexa – Le Cadavre Exquis Algomusien › AMOUR TOUJOURS
- Ce sujet contient 0 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par
Philomène écrit, le il y a 6 mois et 1 semaine.
-
AuteurMessages
-
14 mars 2023 à 20h22 #32818
Dans le grenier, un vieux secrétaire avait élu domicile depuis des lustres. Je me résolu un jour à le débarrasser de la toile qui le recouvrait, et à l’ouvrir. Dans l’un des tiroirs je trouvais des paquets de lettres à l’écriture ancienne entourées de rubans de couleurs. Aucune de ces lettres n’ étaient ouvertes. Je pris délicatement chaque paquet et remarquais que les missives avaient été classées par expéditeurs. Je comptais plus de vingt paquets chacun d’une bonne dizaine de lettres. Il y avait dans ces lettres l’ombre d’un mystère. Ces lettres avaient-elles été soustraites à leur destinataire, une certaine Cécile. Devais-je les ouvrir ? Pourquoi n’avaient-elles pas été lues ? Pourquoi les conserver, et ne pas les renvoyer ? Au milieu de tous ces paquets j’en trouvais une seule, cachetée comme les autres, son auteur n’avait donc écrit qu’une seule fois. Ce fut celle que je choisie d’ouvrir. A ma grande surprise elle ne portait pas les habituelles formules qui débutent un courrier mais entrait dans le vif du sujet. Je vous la livre :
« Ma lettre vous surprendra surement car je ne sais comment débuter cette missive, vous avez fait votre choix, du moins je le suppose, et j’en suis fort attristé. Je ne peux me résoudre à débuter par Madame, chère Madame, ou ma Chère, pas plus que je ne le puis par votre prénom car l’écrire ou le prononcer éveille en moi trop de sentiments qu’il m’est douloureux de vivre. Je me suis décidé ce matin à partir chez mon frère qui réside aux Antilles comme vous le savez. Je mets ainsi un océan entre nous. Je ne peux m’imaginer vous croisant en quelques lieux qu’il est de bon ton de fréquenter comme notre rang en quelque sorte nous y oblige. Je me rendrais donc point à votre mariage. Mais sachez que cela me convient puisque j’aurais probablement fait scandale en vous enlevant après avoir endommagé le visage de celui que vous allez épouser, ce qui m’aurait par ailleurs procuré un grand plaisir, je l’avoue. Comment pouvez-vous l’épouser d’ailleurs ? J’ose espérer qu’il s’agit du choix de vos parents ! Dans ce cas il me resterait juste l’espoir de devenir votre amant, mais j’ai abandonné cette idée, sans doute pas aussi saugrenue que je le voudrais ! C’est auprès de vous que je voulais dérouler le fil de mon existence. D’une existence que je vous aurais faite douce et heureuse comblant vos moindres désirs, tout comme vous auriez comblé les miens. Certes j’ai pensé au suicide, mais je ne puis passer à l’acte, je manque sans doute de courage, ou est-ce l’idée de vous voir savoir en pleurs à l’annonce de mon décès qui me fit renoncer, je ne le saurais jamais.
Aujourd’hui j’ai du regret, non point celui de vous aimer, mais de ne vous l’avoir pas assez dit, pas assez montré. Ma situation, ma fortune, mon titre sont largement supérieur à ceux dont est affublé le drôle qui va vous servir d’époux. Je ne puis comprendre le choix qui est le vôtre ou celui de votre famille, et j’en rage !
Tout en vous n’est que grâce et beauté, si je l’avais pu j’aurais embrassé le sol que vos pas foulaient. Vous êtes pour moi l’Unique vers qui vont toutes mes pensées. Vous habitez mon cœur et mon âme, et ce depuis le premier jour, que dis-je la première minute.
Je ne sais si vous lirez cette lettre, ni si vous daignerez me répondre. J’ose pourtant vous dire qu’un seul regard de vous me fait perdre tous mes moyens, le simple fait de poser votre main sur mon bras a fait battre mon cœur plus que de raison. Maintes fois j’ai pensé à vous à mes côtés, j’y ai ressenti une plénitude, de la fierté et de l’admiration pour votre personne aussi il m’est difficile d’oublier ces quelques instants. Aujourd’hui j’avoue haïr cet homme qui vous enlève à moi, j’éprouve une tristesse sans borne à l’idée de vous savoir dans ses bras. Ma douleur est trop grande, mais peut-être en suis-je responsable. Je n’ai pas assez osé, j’ai été trop muet devant vous, mes mots se cognant dans ma gorge et ne sortant qu’en bafouillages inutiles, vous en avez délicieusement souri ! Tout comme vous avez souri à mes maladresses.
Ma douce, mon aimée, mon unique amour, je ne suis plus rien sans vous. Je pars donc ne voulant vous imposer la triste déchéance qui va être la mienne. Je pleure sur une histoire qui n’a pas pu avoir lieu, sur l’amour infini que je vous porte et que j’ai tu ! Je pars en emportant l’espoir qu’un jour je vous verrais venir à moi et vous blottir contre mon épaule, ou que j’arriverais tel un chevalier des temps anciens pour vous arracher à quelques funestes conditions.
Je vous aime, Cécile, pensez à moi de temps en temps, juste de fugaces moments, mon cœur le saura, tout comme je l’espère votre cœur sait que je pense et penserais toujours à vous.
La lettre était signée d’une simple initiale R. La belle ne l’a jamais lu. A-t-elle été heureuse ? A-t-elle couru se réfugier auprès de R ? A-t-elle reçu cette lettre ? Je ne le saurais jamais pas plus que je ne saurais ce que sont devenus cet amoureux et tous les autres !
VOILA : LE DEFI TROUVER UN DEBUT ET UNE FIN /
Qui est Cécile, pourquoi toutes ses lettres non lues ? qui est R? a t’elle épousé l’homme prévu ? S’est elle enfuie ? Est-elle amoureuse de son futur époux ???
Epoque : 18e- 19e
milieu : bourgeois à noble
A vous de faire des propositions !
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.
Plate-forme d’écriture en ligne gratuite › Forums › Cadexa – Le Cadavre Exquis Algomusien › AMOUR TOUJOURS