Le Pacte et le pactole – Cadexa

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  • #25865

    Le pacte et le pactole

    J’ai signé un pacte avec Méphistophélès qui m’a permis de gagner 230 millions € à l’Euromilion!! (Oui, oui, la semaine dernière) En fait, je pensais “l’avoir roulé dans la farine” le vieux bouc, car le Pacte dit exactement : «Tu gagneras 230 millions, et si arrives à les investir dans de bonnes causes, alors tu gagneras le double, et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps! Toutefois, si tu gardes un centime pour toi ou que tu investis dans une mauvaise cause… ton âme m’appartiendra. Et il ajoute même: interdiction de faire un don! Tu devras inventer un nouveau moyen de faire le bien autour de toi!» La deuxième partie de la phrase, évidemment, écrite en caractères minuscules et en bas de pacte 😉

    Je me rends compte de mon imprudence. Il n’est pas si facile d’imaginer comment “bien” dépenser autant d’argent… “Une bonne cause, une bonne cause… Il en a de bonnes, lui! C’est facile à dire: “une bonne cause”… Vous m’aidez?

    Le but de ce Cadexa est donc d’inventer de nouveaux moyens de “faire le bien” quand on est très, très riche! Donnez-moi des idées, sinon je finirai grillé aux Enfers et l’Algomuse n’aura plus de webmaster… Ah mais, pas des “idées à deux balles” hein? Non, des idées à 3 ou 4 millions d’euros (minimum), sinon Méphisto fera jouer la clause suspensive (écrite à l’encre invisible): «Tu as deux ans pour tout dépenser, sinon…»!

    Les contraintes sont en gras (ci-dessus), auxquelles il faut ajouter : 1) votre texte doit continuer le texte précédent. Autrement dit, soit en reprendre un ou plusieurs éléments, soit écrire carrément la suite de l’histoire ; et 2) proposer un texte composé de paragraphes dont chacun sera d’une longueur équivalente à ceux du premier (peu importe le nombre de paragraphes, autrement dit la longueur de votre texte, le but étant ici de conserver le rythme du récit, sans préjuger de son orientation…).

    Merci de votre participation!

    #25897

    [Proposition initiale]

    Il avait déambulé dans les rues obscures de la vieille ville jusqu’au petit matin, moitié ivre, moitié mort, pour finir par s’affaler sur la paillasse de son taudis. Comment était-il rentré ? Lui-même l’ignorait. Combien de temps passé dans ce coma éthylique ? Quelle heure était-il, d’ailleurs ? Il alluma machinalement le smartphone, et l’outil infernal lui balança un bip et une vibration : le message était toujours là, comme la veille, en plein cœur de l’écran…

    Il n’arrivait pas à penser. Se concentrer plus de quelques secondes lui paraissait impossible. Son regard vitreux balayait l’objet sans qu’il pût dire s’il le voyait, ou le rêvait. 14h17, c’était l’heure. Il pensa que s’il voyait l’heure, il voyait l’objet. Mais ces chiffres, là, au centre, le nombre qu’ils formaient ne pouvait être réel ! Deux cent trente millions d’euros ! «Félicitations Bernard ! Vous avez gagné 230 000 000€ !», signé : “FDJ”. Depuis sept ans qu’il végétait au RSA, que pouvait-il lui arriver de pire ?

    Il se dirigea vers le frigo, l’ouvrit, prit une bière et la but. Puis une autre, et une troisième. Il ralluma l’appareil, regarda. Le message semblait y être encore. «C’est injuste, pensa-t-il. Les enfants vont revenir. Peut-être même qu’Elle reviendra. Non, c’est sûr : Elle reviendra… Pourquoi faut-il que ça tombe sur moi ?» Le bossu de Pagnol lui traversa l’esprit. Allait-il insulter Dieu, lui aussi ? Non, cette malédiction n’était pas un coup du vieux barbu. Il le sentait…

    Où avait-il passé la soirée ? Chez Polo bien sûr, comme chaque soir. Enfin, pas tout à fait. Il y avait cette nouvelle barmaid, plus pulpeuse qu’une poire bien mûre, et cet homme étrange, élégant, avec son drôle de chapeau cornu et sa pipe aux allures médiévales. À son arrivée, vers 19h, l’un et l’autre discutaient à voix basse, penchés sur le bar. À peine avait-il rejoint son tabouret d’angle que la blondasse lui avait servi sa Leffe, sans même demander. Le personnage énigmatique s’était très vite approché, bardé d’un sourire qui brillait d’intelligence bienveillante…

    [À vous de jouer ? Proposez-moi une suite ci-dessous, dans le cadre “Répondre à…”]

    #33077
    Plantarede
    Participant

      Le personnage énigmatique s’était très vite approché, bardé d’un sourire qui brillait d’intelligence bienveillante…

      Oui, c’était ça, son interpellation l’avait quelque peu surpris : “Bonjour Bernard, je me présente : Marc” lui avait-il dit, ou à peu près, son esprit était encore bien embrumé. Mais il se souvenait qu’il n’avait pas eu le temps de rétorquer, Marc avait continué : “Si je te dis 230 millions et 2 ans, est-ce que tu es prêt à m’écouter ?”, puis il avait poursuivi : “M m’a confié une mission.”

      Bernard frissonna, tout comme la veille lors de l’évocation de “M”  par l’homme au chapeau cornu. Il se retourna sur sa paillasse et voulu s’endormir, mais les paroles de ce Marc affluaient dans sa tête : “M a été très surpris que tu acceptes le pacte. Recevoir une telle somme sans pouvoir en profiter le moins du monde est plus une charge qu’un cadeau. Mais comme tu as accepté, il m’a demandé de t’aider… enfin un peu… pour prolonger son amusement”.

      Bernard regarda à nouveau l’heure : 14h42. Marc lui avait donné rendez-vous à 18h chez Polo, pour, avait-il dit, lui donner une première piste d’investissement pour une cause. “Une première piste ?” pensa-t-il “est-ce que ça signifie qu’il y en aura d’autres ?”. Bernard aimait les chiffres : “230 millions en 2 ans, ça fait environ 10 millions par mois, il me faudrait 23 pistes !”. Presque rassuré, il régla tant bien que mal la sonnerie de son smartphone sur 17h30, puis, cette fois s’endormit sur sa paillasse.

      A 18h précise, Bernard entrait chez Polo, revigoré par ces quelques heures de sommeil et impatient de retrouver son nouvel interlocuteur. Il l’aperçût, comme la veille, en pleines messes basses avec la barmaid. Marc empocha le petit paquet que la barmaid venait de lui glisser sur le comptoir, puis se dirigea vers Bernard. “Hier je t’ai dit que je t’indiquerais une cause, mais j’ai oublié de préciser que ce sera à toi de juger si elle est bonne ou mauvaise”

      Bernard, cette fois, s’assit sur une chaise de sa cuisine. Il voulait conserver ses idées claires. Il était troublé par ce que venait de lui dire Marc. “Voici la première piste : La terre manque d’eau douce et les océans submergent la terre d’eau salée”. Qu’avait-il voulu dire ? Fallait-il investir dans le dessalement de l’eau de mer ? Comment ? Etait-ce une fausse piste, pour perdre son âme à tout jamais ? De toutes façons, il n’avait pas d’autres idées, il prit son smartphone et…

      #33091

      Il prit son smartphone et appela “Dieu”, un futur-nouveau-vieux pote de la 392ème promo de l’Ena, devenu expert en gestion de patrimoine et de réseautage, qu’il se ferait le surlendemain. Oui, par on ne sait quel mystère, la FDJ, quand vous gagnez, fait ce genre de miracle…

      “Allo, Dieu ?…

      – Oui c’est bien moi ; quel est ton chiffre ?

      – Deux cent trente millions et…

      – Oui oui, je te vois : Bernard, hein ? Tu es éligible mon cher ami ; je t’écoute. Comment puis-je t’aider ?

      – Ben voilà, c’est Marc. J’arrive pas vraiment à le prononcer…

      – Comment, que veux-tu dire mon cher ami ? Marc est Marc, où est le problème ?

      – C’est que, justement, Marc pourrait aussi être marc, ce n’est pas très lisible…

      – Oh, je vois… Non, non, ne t’inquiète pas : Marc est bien Marc, tu peux le croire. D’ailleurs, croire est bien ici le sujet : aucune magie, aucune supercherie à redouter : tu as bien gagné et tu es tout puissant ! Oh, certes, il est  bien imprudent d’invoquer “M” dans son discours ; “M” a bien d’autres chats à brûler, crois-moi, mais c’est humain : ni Marc ni toi ne pourriez imaginer la complexité dans laquelle vous vous débattez… Et si “M” n’était pas là…

      – Pourtant, Dieu, si tu voulais bien m’expliquer…

      – T’expliquer !? Nous y voilà… C’est plus fort que vous décidément. Il faudra bientôt rationaliser, n’est-ce pas ? Il n’y a rien à comprendre mon cher petit Bernard. Rien. Tu as gagné, tu es puissant. Point.

      – Oui mais, alors, attends, je réfléchis… Oui, cette puissance justement…

      – Ah ah ah ! Comment l’exercer, hein ? Ah… c’est bien là que cela se complique, n’est-ce pas ? Car il faut d’abord l’admettre avant que de l’exercer. En d’autres termes : existe-t-il puissance qui ne fusse obédience ? N’est-ce pas ? C’est bien ta question ?

      – Euh…

      – C’est simple : ce que dit le marc, c’est qu’il lui faut de l’eau ! Sans eau, pas de marc. Et tu possèdes maintenant, le moyen de faire de l’eau… Sauras-tu l’activer ce moyen ? Devras-tu l’inventer ? Cette goutte d’eau virtuelle, que sont tes deux-cent-trente millions dans l’océan mondial de la capitalisation que l’homme a fabriqué, te permettra-t-elle de changer le cours des fleuves ? Que vas-tu nous faire ? Des “méga-bassines” ?”

      Mais déjà, 19h sonnaient. Tout se perdait aussi dans la passage à l’heure d’été, car c’était le même jour. Les vapeur d’alcool…

       

       

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