Lettre de la Comtesse de l’Ubac des Défens à son époux
Mon Cher,
Vous m’avez fait porter une missive par votre nouvel intendance ce jour, à laquelle je m’empresse de répondre.
Après les affres que vous avez endurées, ainsi que vos hommes, sachez que notre maisonnée toute entière aura plaisir de se mettre à la disposition de votre régiment pour ce court séjour en nos murs. Pour ma part sachez que je me fais fort de vous faire oublier toutes les vicissitudes que vous avez subies, et je ne tiens pas pour lettre morte ce que l’on nomme « repos du guerrier », mon cher vous m’avez cruellement manqué. A moins que ce ne soit nos petits jeux grivois.
Quant à votre nouvel intendance, notez bien que ce jeune homme, fort bien fait de sa personne, ne vous fera point porter de ramures. En effet je l’ai reçu, comme à mon habitude, dans mon boudoir. A l’heure où vous me fîtes porter ce message je venais juste de sortir de mon bain. Il me trouva donc nue sous mon déshabillé, celui que vous préféré d’ailleurs( simple prémonition de ma part en vue de votre retour). Nos deux adorables caniches masquant quelques peu ma nudité. Je déplaçais mon bras pour me saisir de ladite missive, en dévoilant plus qu’il ne faut, je le crains. Votre intendance réalisant la situation me tourna le dos prestement, me tendant la missive par derrière lui. Il va s’en dire que cela m’amusa fort, aussi je décidais de le contourner pour lui faire face, il tourna de même. Je recommençais l’opération trois fois de suite, plus aurait été lassent.
Je crois que ce jeune homme, s’en souviendra toute sa vie, je l’ai laissé écarlate et bafouillant, et ne sachant plus à quels saints ( ou seins, à vous de choisir) se vouer.
Je vous prie, Mon Cher, de ne point renouveler cette opération, tout me porte à croire que si vous le faisiez ce pauvre homme meure d’apoplexie, ce qui serait regrettable pour mon boudoir.
Dans l’attente de vous voir,
Votre Coquine et épouse