Garçon de café

– Je buvais pénard mon ptit blanc limé en terrasse pendant ma pause. Vu que mon patron est sympa, j’prends mes aises quand il s’absente. Et j’avais rien remarqué… j’te raconte pas !
– Ben si ! Raconte !
– Bon ! Si tu veux, j’te raconte. une frangine gaulée comme une fille de joie, des nibards à faire rougir un moine et le faire défroquer, un derche de Vénus et des guiboles qu’on sait même pas où qu’elles s’arrêtent, mais pas vulgaire tu vois, la classe, j’te dis pas !
– Ben si ! Dis moi !
– Alors j’te dis.
Ah l’cupidon y m’a pas raté ! des flèches partout comme si, couché sur la planche d’un fakir toutes les pointes m’avaient traversé le corps mais bon dieu! c’que j’kifais!
– et t’as fais quoi ?
– ben… rien… des gonzesses comme ça, tu touches pas, tu zieutes. Alors je zieute : j’lui prépare mon regard laser qui m’sert à entrer en matière pour emballer les gonzesses du quartier. Et voilà qu’elle se met à chialer. J’lui sors un kleenex de ma fouille…
– et alors ?
– ben, j’lui dis, en me faisant passer pour le taulier : vous faites pas tant de bile, la conso, c’est l’cadeau de la maison.
– et alors ?
– ben le lendemain, j’étais viré. C’était la fille du patron. Elle lui a tout raconté… Y m’reste plus qu’à faire le pèlerin dans la ville.

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