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Mon Cher Georges,

Aux vues de vos compétences professionnelles et aux recommandations pressantes de mon ami le Marquis de Courtepointe, nous avons décidé, mon épouse Léontine et moi-même de vous engager en qualité de précepteur pour notre Cher Fils Victor âgé de douze ans. Nous vous attendons le samedi en quinze à notre demeure de la Roseraie qui jouxte le château de La Droiture.

C’est ainsi que je fus embauché l’an dernier dans une famille bourgeoise. J’espérais me faire oublier par la bonne société conventionnelle de La Poudrière qui me considérait comme un débauché. Je gagnais petit à petit la confiance des parents de Victor auquel j’appris comment être de son temps. Avec l’aide précieuse des écrits de Balzac, Hugo, Zola, Musset, Maupassant et tant d’autres, je parvins à captiver l’attention de l’élève dont les yeux pétillaient de malice. Derrière sa retenue coutumière, je perçus une lueur d’espièglerie innocente très touchante. Ce matin là j’arrivai plus tôt dans le bureau et j’aperçus Victor, assis derrière le secrétaire, à ma place. Confortablement installé, une plume à la main, il noircissait un cahier. Il ne me vit pas entrer dans la pièce. Je me déplaçai à pas de loup pour me poster derrière lui. La concentration dont il faisait preuve me surprit. Je compris en un instant que, plus tard, il deviendrait l’amant des Muses. Lorsqu’il m’aperçut, il sursauta et se justifia en béguetant : je dois « vider mon sac ».

Vivre avec des parents sévères et exigeants, se sentir écrasé par une austérité monacale à laquelle un enfant de treize ans est rarement confronté,

Dieu que j’ai connu ces angoisses oppressantes,

Dieu que j’ai subi ces sarcasmes,

Dieu que j’ai endurer ces souffrances

Et,

Dieu que ma débauche effrénée à l’âge de raison m’a libéré !

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