Tremblement de terre
ruines et poussière
ma mémoire est ravivée
*
L’homme est accroupi
pleurant sans un bruit
son rêve est anéanti
*
Avec son épouse
leurs deux aînés leur bébé
avait tout quitté
*
Le couperet est tombé
ils sont déboutés
l’espoir est brisé
*
Nos mots inutiles
nos petites vies futiles
comment donc l’aider?
*
Où sont la fraternité
et l’humanité?
Savons nous aimer?
*
Ils ont fait leurs sacs
sous nos regards affligés
POUR QUEL “à-venir”???
L’absurdité imbécile de l’administration. Leur cas était pourtant clair, nous avions fait tous nos possibles pour les recours. Toute la famille est partie encadrée par la police, j’étais dévastée. La petite, Khymet pour la nommer (tant pis, il y a prescription) je m’occupais d’elle et elle avait tout juste 18 mois.
Très beau poème, nous sommes parfois impuissant et assister à la détresse surtout silencieuse est une épreuve qui nous fait osciller entre révolte et compassion
@payette, votre commentaire est si juste… “Entre révolte et compassion”…
Magnifique !
Whaoo !
Sublime.
Que dire ? En lisant ces haïkus, j’ai eu la “chair de poule” ! C’est donc qu’ils ne parlent pas seulement à mon intellect…
J’avais tenté, moi aussi, d’écrire des “séries” d’haïkus qui puissent former poème (“très beau poème” comme dit @payette en parlant du vôtre) ; je connais la difficulté de l’exercice, alors je peux saluer votre exploit : ce sont bien des haïkus, et c’est bien un poème ! *
Mais au-delà, bien au-delà de cet art littéraire (un peu “chirurgical”, beaucoup “grammatical”), je lis, j’entends, je ressens…: l’Humanisme du propos, de votre propos Sklaera.
Très, très beau poème ! Bravo, et merci de nous l’avoir partagé.
Merci @Guillaume du Vabre ( @algo ), @melanie chaine et @payette pour vos gentils commentaires. J’avoue m’être un peu “arraché les tripes” en écrivant ce poème. Merci aussi à l’Algomuse de m’avoir permis de “transformer” et partager un souvenir extrêmement tragique datant de 36 ans…
Ils ont fait leurs sacs
de leurs espoirs laminés
au futur si gris
vos mots de larmes
effacent leurs ombres,
mais en votre main,
vous les sentez encore
De tous nos mots, il en est un, qu’ils ne pensaient pas, si terrifiant.
“Débouté”. Un mot, sans recours ,un “aller simple” en classe affaire,
Affaire suivante…!
Sklaera, Merci….
@philippelettres, c’est moi qui vous remercie. Votre “hommage” à mon texte et à cette famille apaise ce tourment qui demeure en moi tant d’années après. Écho d’humanité, il y a des gens bien, sur l’Algomuse, c est sûr, et vous en faites partie.