Ce matin encore
je m’suis fait gronder
l’école je n’veux plus y’aller
*
Vraiment pas ma faute
comment l’expliquer
c’est moi toujours le dernier
*
La maison c’est la galère
trois sœurs et cinq frères
pas d’place pour bouger
*
Papa est tout l’temps bourré
maman débordée
comment travailler?
*
Je dors pas la nuit
mais roupille en classe
que voulez-vous que je fasse?
*
Jamais de p’tit déjeûner
mon ventre gargouille
ça fait mal, OUILLE!
Sacré Charlemagne !
Joli titre…
Belle réussite. Le format Haïku vous inspire.
Merci @melanie chaine! Un peu fumeux, le titre, tout de même, non? 😉
Mais oui, je découvre que les contraintes du Haïku sont parfois une libération, étonnant, non? Et puis que l’on peut, finalement, parler de tout sous cette forme, et même rire.
Par contre, je reste toujours médusée devant votre habilité à versifier, même en alexandrins, cela me laisse sans voix, pétrifiée, émerveillée.
Je voudrais me lancer mais comme le caneton de mes “haïkus palmipèdes”, je n’ose pas me jeter à l’eau. Un conseil ou bien est-ce parce que je ne suis vraiment pas faite pour cela?
Cela doit être encore un trauma scolaire (même si je n’étais pas au fond de la classe – loin s’en faut, sauf en maths et en physique-chimie, oups! -).
Et vous, les contraintes de la poésie versifiée semblent vous libérer aussi. J’aimerais vous “entendre” à ce sujet.
Très beau, avec quelque chose de terrible, combien d’enfants perdus, de cancres qui n’en sont pas ? merci d’avoir mis des mots sur ces vies
C’est exactement ce que je voulais évoquer.
vertige me prend
le maître rend les dictées
en rouge et noir
plume et encre
main gauche qui efface
des mots indécis
Le papier buvard absorbe mon désespoir
@merci, @philippelettres, pour ce commentaire tout en poésie qui reflète si bien l’angoisse scolaire.
les Haïkus permettent vraiment d’aller à l’essentiel, mettre en valeur l’émotion de l’instant.
Une prof sur mon chemin
M’a tendu la main
Je peux l’appeler si besoin
Hier j’avais envie de mourir, alors j’ai osé et lui ai écrit
J’attendais encore dehors sans faire de bruit
Au bar, il buvait un dernier verre, il était cuit
(Histoire vraie !!)