Comme un animal fort qui surveille une proie,
Il la regarde se débattre dans ses pensées,
Il sait quels mots prononcer pour lui faire mal
Il la connaît par cœur, il en est le maître
Il l’a façonné, après l’avoir dévasté
Il l’a fait tomber pour lui tendre la main après
Lui faire croire qu’il est le seul à pouvoir l’aider
Le seul à la connaître et savoir ce qui lui est bon
Alors que ses motivations ne sont que destruction.
Il s’est construit à travers ce qu’il détruisait d’elle.
Il a commencé jouer, elle s’est laissée faire.
Lui, il rigolait de la voir s’inquiéter de son retard,
Alors qu’il était juste là, à l’observer, à savourer,
La peine qu’il lui infligeait, le mal qui la rongeait.
Ce soir, il l’assomme de ces paroles blessantes,
Désobligeantes, rabaissantes, salissantes.
Il se délecte de la voir se recroqueviller
Certains utilise leur force pour faire mal,
Lui, c’est plus vicieux, c’est moral, ça fait plus mal,
Il souris dans son cœurs à la voir se démener,
Des pleurs salés de son front gris coulent
Elle souffre, incapable de partir, elle croit l’aimer
Elle veut penser qu’il l’aime mais il n’en est rien.
Lui le sait, il veut juste la faire sa chose,
Une façon de la tuer tout en la laissant libre.
Une histoire banale, une histoire fatale,
D’un prédateur et de sa proie,
D’un manipulateur et pervers à la fois.
Comme un écho à un certain “Anagramme du gardien anglais” que j’avais écrit, en prose. J’aurais même dû l’intituler “Anagramme du jeune gardien anglais”. Un bon casse-tête pour les anglophones…
” Il s’est construit à travers ce qu’il détruisait d’elle.”
Si je devais n’en choir qu’un …!
Implacable et belle description de ce comportement.