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Elle – part rejoindre sa soeur et ses neveux , faire de la voile dans leur maison de bord de mer…

Lui – a loué une jolie villa dans « l ’arrière-pays ». Inquiet de la chaleur qu’il ne supporte plus, mais qu’il ne voudrait risquer de manquer.

Eux – devraient être  en Grèce, encore… ils aiment bien. Et cela ne dépare pas, même  s’ils y sont déjà allés. D’ailleurs, les cyclades sont variées, et cela reste assez chic pour faire le job de « la destination de rêve » aux yeux des leurs et des autres .

Moi? 

Moi, Je ne sais pas. Chaque année, je revis le dicktat de  l’horloge sociologique. Contrairement à celui de l’horloge biologique qui malmène la femme à l’aube de ses trente ans, celui-ci, bien pire, revient tous les ans avec assiduité dès la fin du printemps voire même plus souvent, au gré de vos finances ou de l’environnement.

J’avoue, je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à me plier à ce système qui veut que nous partions en France ou à l’étranger, en famille ou entre amis, avec pour obligation absolue de se détendre et / ou d’en faire montre.

Trop de pression en cette saison: le beau temps, le plaisir et le rire partagé. Sans doute est-ce parceque pour être totalement détendue, il me faudrait être sûre  que ce soit également le cas pour les autres que moi, et rien que cela … relève de l’impossible.

Finalement les vacances n’existent que pour celui qui sait s’abandonner au fameux lâcher prise. Sur le papier,  je suis plutôt douée: j’ai la famille et les amis, je sais profiter de l’instant, chérir la douceur de vivre, rire, manger, jouer, me dépenser, me balader…. J’ai tous les pré-requis , peut-être plus encore, et pourtant… s’il faut provoquer , conditionner, planifier la magie…alors là…plus personne!

Anticiper , dépenser le plaisir que je n’ai pas, me semble compromettre l’espoir d’y  avoir droit.
Je préfère la surprise de l’instant apprécié tel qu’il se devait d’être.  

Je sais c’est un peu dingue et très handicapant. Certains se disent que le plaisir est autant dans le projet que dans les vacances, oui, à condition de ne pas projeter trop d’aléas…
J’aime l’improvisation née de l’opportunité, pas celle dont on commencerait à attendre un début de quelquechose.

Du coup voilà…
L’idée de devoir  prendre l’avion et polluer le monde pour me poser les fesses sur une autre face de la terre parce que c’est cool… juste ça… cela fait naitre en moi un regain de questionnements qui actionnent le frein moteur de mon envie de vacances. 
L’Homme abime  la planète  et ne laisse aux suivants (qui d’ailleurs seront peut-être encore plus bêtes que nous) un monde bringuebalant… J’avoue que je ne trouve pas de sens à tout cela. 

Certains plongent dans la fosse malgré leur peur mais moi je reste sur l’abord avec mon vertige et la nausée permanente au bord des lèvres.

Rien n’est jamais aligné, et je vacille, je panique, je chancelle et je reste immobile, à regarder avec agacement et à regret ceux qui projettent leurs vacances sophistiquées avec simplicité.

 

Bon ce n’est pas le tout mais… faut que j’y aille… j’ai un avion ou je ne sais quel train à prendre. Ben oui… La vie continue non?…. 

 

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