L’oiseau se posa lourdement sur le pont et me regarda. Hésitant, il…
ouvrit le bec et étendit ses ailes immenses comme le ferait un vendeur à la sauvette. De lui émana alors une musique étrangement douce et entrainante, sorte d’invitation à lâcher prise.
– Et vous diriez qu’il s’agissait de quel type d’oiseau?
Un pélican… je n’y connais pas grand chose mais je ne vois que ça. Il avait un bec énorme qui faisait caisse de résonance. Cela enflait et tremblait au rythme des basses. Vous voulez que je vous dise… je me demande même si ce n’est pas lui qui chantait.
Les journalistes hallucinés regardaient ce drôle de gars ordinaire qui dessinait inlassablement sur le sable de jolies oeuvres éphémères, tout en témoignant de sa rencontre extraordinaire.
– Mais, vous faisiez quoi sur le pont à cette heure matinale?
Un peu comme tout le monde, en ce moment… Il fait beau, je crois que je cherchais du sens à ce monde!
– Et vous l’avez trouvé?
Non, pas totalement mais j’avoue que cet instant a été salvateur. Si les hommes ne se sauvent pas d’eux-mêmes; la nature, l’art et la beauté devraient pouvoir jouer un rôle.
– Et donc?
Ben donc… je fais ma part. C’est tout.