Toi qui, même aux lépreux, aux parias maudits,
N’as jamais su donner le moindre espoir de vie,
Regarde cette vieille qui guette un sourire,
Un élan de chaleur ; tu n’as rien à lui dire ?
Sa tête bringuebale au rythme de ses pas,
Elle n’attend plus rien, que l’heure du trépas.
Les amies de son âge ont toutes disparues
Elle se retrouve seule et perdue dans sa rue.
Elle a cette pudeur des gens désemparés
Qui n’ont plus rien à perdre et rien à espérer.
Quand lui donneras-tu un instant si précieux
Une miette de joie ? elle n’a plus qu’un vœu,
Qu’un avenir, la tombe … Et l’on voit dans ses yeux
Une ombre de néant, une désespérance,
Un grand renoncement et son cri de souffrance.
Toi qui brûles la vie de rires et de plaisirs,
En voyant cette femme as-tu peur de mourir ?
Tu détournes les yeux, tu passes ton chemin,
Ignorant les plus pauvres et leur honteux chagrin.
Madame, vous atteignez au sublime, quand :
“Sa tête bringuebale au rythme de ses pas,
Elle n’attend plus rien, que l’heure du trépas.”
Ton poème, @melanie chaine, est un digne hommage que tu rends à Baudelaire. Mais tu vas bien au-delà de l’hommage à un poète…
Tu crées !
(Guillaume)
Voilà que je tombe sur ce magnifique poème si emplein d’humanité et d’empathie. Merci, @melanie chaine.