J’ai vu le violet des nuits graves et douces

M’y suis abandonnée avec volupté 

L’algorithme de mes rêves m’a réveillée

Le violet s’est diffracté en traînées bleues et rouges

 

J’ai vu les bleus de l’aube menaçante et fragile

Des lambeaux de nuits accrochés à ses tourments

La poudre grise des canons emballait le ciel
Se répandait sur les champs et les bois 

 

J’ai vu les verts des jeunes pousses endormies

Se dilater dans les printemps innocents

J’ai essuyé mes larmes dans des mouchoirs chlorophylle 

Recueilli la sève nourricière sous les écorces brunes 

 

J’ai vu les sombres couleurs de l’orage

Cisailler les tissus du ciel et de la terre

Empoigner les haies de pacotille

Déflorer les blés, coucher les avoines.

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