Un jour de mai je crois… peut-être le premier… un jour de pluie où je voulais pas défiler… oui c’est le premier qu’on défile alors c’était bien le premier… un site de rencontre en ligne où j’ai balancé un portrait de Kovaken… une sorte d’avatar dans lequel je me projette ou peut-être est-ce lui qui se projette je ne sais plus très bien… ce qui est sûr est qu’il me ressemble à s’y méprendre… le même idéalisme béat… le même entêtement au romantisme exacerbé… j’en ai fait un loup-rêveur… il plaît aux femmes intelligentes… elles me contactent… beaucoup… quelques “belles personnes” mais aucune qui m’ait vraiment fait trembler jusqu’à ce matin… mais ce matin n’est pas comme les autres… ce matin n’est pas comme tous les matins du monde… ce matin enfin quelque chose de vrai m’arrive… quelque chose qui me fait un peu peur… quelque chose qui me fait enfin trembler… quelque chose qui porte une émotion… un arc-en-ciel oui un arc-en-ciel qui me tombe sur la tête comme ça sans prévenir… un pont qu’elle appelle ça… un pont entre la terre et le paradis qu’elle me dit… entre le ying et le yang je crois moi… un pont entre elle et moi… mais Kovaken vient du grand nord lui alors il se méfie un peu… pour lui l’arc-en-ciel est un pont aussi mais un pont tremblant… il me dit lui qu’il faudra combattre le dieu Heimdall qui garde le pôle du monde… un monde d’amour et de promesses que je me dis moi… oui un monde d’amour et de promesses… alors je lui demande sa photo quoi parce que là franchement je trouve que c’est pas ordinaire… oui pas ordinaire… elle est très jeune… trente et un ans je crois… arrête que je me dis moi… pose toi… pause toi que je me dis encore… arrête de t’emballer qu’il me souffle le Grand Jacques… “arrête de t’répéter comme ça que t’es tout juste bon à te pendre”… c’est sûrement une erreur… elle va pas l’envoyer sa photo oui c’est ça elle va pas l’envoyer… tous ces trucs qui m’arrivent depuis quelque temps c’est quand même pas normal… c’est un peu trop de chance tout ça… ça peut pas continuer… pourquoi une fille de trente et un an s’intéresserait à moi… hein pourquoi… bon je mets pas les points d’interrogation… quand on met pas les points d’interrogation c’est qu’on veut pas les réponses… c’est un truc que j’ai lu dans un bouquin… un autre bouquin pas celui-ci… un bouquin écrit par moi pourtant… bon alors ça doit être parce que j’écris des bouquins… non c’est pas pour ça vu que j’ai jamais été publié et que de toute façon je les écris pas pour les publier mais pour les écrire… euh… non je les écris pour les lire je crois… enfin je les écris quoi c’est l’essentiel… l’essentiel est le plus important dans la vie… je crois moi qu’il faut toujours aller à l’essentiel très vite… la vie est courte et longue à la fois mais pour l’essentiel elle est courte… c’est pour la misère qu’elle est longue… mais là franchement c’est pas normal c’est trop beau et ça me fait trembler encore plus parce que je viens de recevoir sa photo et là c’est plus un tremblement d’arc-en-ciel c’est un tremblement de terre tellement qu’elle est belle… bon là je me dis que c’est sûr que c’est un genre d’erreur… une erreur des dieux probablement… mais le problème c’est qu’elle me dit elle que c’est pas une erreur mais une sorcière qui lui a donné mon adresse… oui une sorcière qui a compris qu’elle cherchait quelqu’un comme moi… alors Kovaken là lui commence à glapir… il est prêt à bondir hors de sa tanière et à s’envoler vers l’arc-en-ciel… je peux plus le retenir…
(à suivre ?)
Un langage pàrĺeé Gepetto ? Jenereconnais pàs votre style..
Merci de votre commentaire @melanie chaine
En effet, ce n’est pas mon style. Si tant est que j’en aie un (je pense en avoir un nombre très incertain ; ou peut-être même : pas du tout !)
Pour le langage parlé, je vous donne raison, bien sûr.
Cependant, le projet est ailleurs.
Il s’agit plutôt d’un texte expérimental dans la sphère du surréalisme. Mon idée était de libérer l’inconscient et le laisser s’exprimer librement, à partir d’une expérience réellement vécue.
Je dois avoir un bon tiers du roman écrit dans ce “style”, mais je ne pense pas qu’il soit lisible. Le réécrire en introduisant la ponctuation et en limitant l’usage de cette “langue parlée/transcrite” n’aurait d’intérêt, selon moi, que si je pouvais avoir la certitude que l’atmosphère surréaliste de l’histoire racontée par le texte est perceptible aux lecteurs. D’où mon idée de le publier ici. On verra…
Bonjour, le Pont s’ouvre , comme un appel…et si… Surréalisme n’était en fait que réalité . Merci du partage n, agréable journée.