Il est un lieu magique où les dieux se confondent,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent,
Le bienveillant chaos de la sérénité
L’habite sous le nom de Sublime Amitié.
L’on y va par hasard, sans savoir où l’on va,
Au sortir d’un amour ou d’un triste combat ;
On cherche le repos, l’indulgence et la joie,
Dont seule l’Habitude peut nous ouvrir les voies.
Les êtres qui vont là sont dociles et fragiles,
Mettant leur âme à nu ils se font les idylles
D’un royaume incongru, autant qu’imaginaire,
D’une terre repue, et pourtant sanguinaire ;
Ils vont comme aux enfers affronter leur Ego,
Se mettre sous le joug de l’éternel écho,
Se déchirer en deux, se diviser en parts,
Pour atteindre le mythe d’arriver… quelque part.
C’est l’Amitié, disent-ils être venus chercher,
Qui m’a joué, pleurent-ils dans le creux d’un rocher.
Merci, @Guillaume du Vabre ( @algo ) / Guillaume pour ce beau texte assorti d’un visuel très nostalgique et atmosphérique. C’est la première fois que je lis un texte en vers rimé de vous (j’avoue peiner d’ordinaire avec ce style mais l’AlgoMuse m’a un peu réconciliée) et j’admire. Je n’ai pas votre aisance à commenter les œuvres des autres membres mais j’aime dans ce poème les sonorités, la rythmique et les émotions qu’il fait surgir. Cela me parle de façon très sensible, faisant ressurgir des souvenirs à l’image de la photo qui l’illustre.
Merci à vous Sklaera pour cette belle critique. J’y suis très sensible.
Le visuel (la photo), m’a semblé en effet bien refléter le malentendu du concept de l’amitié : selon mon intelligence (ma compréhension) de ce “concept”, l’amitié n’est jamais qu’un succédané de l’amour dans lequel l’on se met à l’abri du premier… Et cette image, franchement l’illustre parfaitement !
@Guillaume du Vabre ( @algo ) c’est une question que je me pose depuis toujours et qui me rappelle la très belle chanson de Pierre Vassiliu “L’Amour Amitié”. D’une certaine façon, j’ai dû y trouver une réponse puisque pendant des années je m’enferrais dans des histoires d’amour impossibles avec des “quidams” sortis du néant – je veux dire que je ne connaissais pas si bien après tout – et n’ai trouvé la paix que depuis que je suis avec mon compagnon actuel que j’avais toujours considéré comme un “grand ami” jusqu’à ce qu’il me sorte du bourbier précédent. Tant pis si je m’étale sur internet, c’est une réflexion philosophique que l’on peut partager et méditer.
Un vrai plaisir à lire et relire à voix haute. Le sens quant à lui, est ambivalent, peut-être comme le concept lui-même d’amitié 🙂. J’aime les interrogations que cela suscite…
Merci Mapie de votre commentaire.
Vous n’imaginerez pas à quel point je suis sensible à l’idée que “la voix haute” s’impose à la lecture…!*
Bien sur, c’est prétentieux mais de quoi sommes-nous faits ?…
La poésie prend son sens à haute voix. Elle trouve un rythme régulier qu’on entend pas dans nos têtes. Quand je lis ce texte, je ressens une amitié ambiguë mais aussi un amour aux multiples facettes. Merci pour ce poème
Superbe commentaire.
@Guillaume du Vabre ( @algo ), je viens de retomber sur ce texte dans le bandeau défilant de l’Algomuse (j’adore, c’est toujours la promesse d’une surprise par contre j’effacerai bientôt certains textes des miens qui, à mon avis, ne méritent pas d’y figurer). Ce poème de vous m’avait bouleversée, je me souviens. Ce soir est un soir spécial pour moi. Mon ex-belle-mère, que je cherissais énormément est décédée. Elle était restée mon amie. Son fils et moi aurions dû aussi ne devenir qu’amis, jamais amants, nous sortions de deux histoires infernales. Cela ne pouvait pas fonctionner. Nous en avons remis une couche de plus. Tant pis si je “m’étale” verbalement dans mon chagrin, @Guillaume du Vabre ( @algo ), votre poème est toujours aussi beau et panse ma plaie. J’attends les prochains sonnets pour le climat, les sonnettes d’alarme qui nous manquent.